Le chirurgien responsable de l’erreur médicale au C.H.R de Bellepierre le 14 février dernier, le docteur Bao Le Thaï, dénonce aujourd’hui les mauvaises conditions de travail et des dysfonctionnements au centre hospitalier, qui ont conduit, selon lui, à cette erreur dramatique. La victime, un patient de 71 ans, qui s’est vu retirer son rein sain au lieu de son rein malade, risque d’être dialysé à vie.
Le 14 février dernier, Docteur Bao le Thaï, chirurgien au C.H.R de Bellepierre, a commis une erreur dramatique. Lors d’une néphrectomie, opération consistant à l’ablation d’un rein atteint d’une tumeur, le chirurgien s’est trompé de rein et a ôté au malade la rein encore sain.
L’affaire a suscité la polémique, notamment car le praticien concerné est déjà sous le coup d’une accusation pour "homicide volontaire" sur une de ses patientes, décédée après son accouchement en Corse.
Suite à l’erreur médicale à Bellepierre, la victime, un patient de 71 ans, risque d’être dialysé à vie. La direction du centre hospitalier Félix Guyon a pris la décision de suspendre définitivement le chirurgien le 7 mars dernier. Celui-ci avait intégré l’équipe médicale en 2008.
Aujourd’hui, le chirurgien Bao Le Thaï a décidé de se défendre. Par une lettre envoyée par son avocat maître Pierre-Dominique de la Foata au journal quotidien Corse-Matin, le chirurgien affirme être la victime "d’un déchaînement médiatique orchestré pour le livrer à la vindicte populaire".
Dénonçant un amalgame entre l’affaire de la patiente corse et l’erreur médicale du C.H.R de Bellepierre, le chirurgien, par la voie de son avocat, estime que l’incident survenu à l’hôpital de Bellepierre "résulte d’une succession de dysfonctionnements de la chaîne médicale". Il met en cause directement les conditions de travail au centre hospitalier réunionnais, pointant "une surexploitation du personnel médical".
Son avocat souligne également dans cette lettre les compétences de son client, "son exercice irréprochable pendant plus de vingt ans à Paris" et son effondrement après les accusations dont il a fait l’objet en Corse.
La direction de l’hôpital, contactée ce matin, n’a pas souhaité s’exprimer à ce sujet. Celle-ci préfère attendre les conclusions de la mission d’enquête qui devrait faire la lumière sur les circonstances exactes de cette erreur médicale.
Source : le JIR