Les affaires d’accidents de la route sont de plus en plus nombreuses à être jugées devant les tribunaux réunionnais.
Les accidents de la circulation se concluent souvent par un épilogue dramatique. Alcool, vitesse, imprudence...Ce cocktail détonnant est à l’origine de nombreux drames de la route. Ces accidents graves ou mortels font la plupart du temps l’objet d’une procédure judiciaire. Ainsi, cet après-midi au tribunal correctionnel de Saint-Denis, trois affaires sur 5 concernaient des accidents de la route.
Le 22 mai 2010 au milieu de la nuit, un jeune homme est mortellement fauché par un automobiliste rentrant de son travail. Si le conducteur de la voiture avait un taux d’alcoolémie de 0,52 gr, le piéton avait également consommé beaucoup d’alcool avec plus de 2gr.
Violemment percuté, il est décédé des suites de ses blessures. Cet après-midi, l’automobiliste comparaissait pour homicide involontaire. Le procureur a requis 6 mois de prison avec sursis, une suspension de permis de 12 mois et un retrait du véhicule. Finalement, l’homme a été condamné à 6 mois de prison avec sursis, 100 euros d’amende et confiscation de son permis.
Une autre affaire portant sur un grave accident de la route était jugée cet après-midi au tribunal de Saint-Denis. Le 13 mars à 3 heures du matin, un accident survient sur la route du littoral. Philippe D un sexagénaire s’arrête pour porter secours à la victime. Rapidement la direction régionale des routes arrive sur les lieux, et met en place un dispositif de signalisation. A 3h15 une voiture percute le camion des employés de la route, ce dernier atterrit sur le sexagénaire.
Plus d’un an et demi après les faits, Phiippe D est dans le coma, parfois il cligne des yeux, d’autre fois des larmes coulent de ses yeux.
« La famille de la victime ne vous excuse pas, vous n’avez pas essayé de nous joindre, à prendre de ces nouvelles. Ma grand-mère est morte de chagrin monsieur, vous devez aller en prison » s’est exclamée la fille de la victime. Des paroles pleines de rage et de tristesses ont été prononcées à la barre du tribunal.
En face de la famille, un trentenaire, au regard fuyant et rouge de honte. Arnaud Ritter, un homme propre sur lui, surdiplômé et qui assume ses actes : « Je n’arrête pas de me le reprocher tout les jours, je ne me rendais pas compte que j’avais un réel problème ».
Les accidents de la route sont de plus en plus fréquemment portés devant la justice. Une constatation faite par certains avocats. Certains mettent cette recrudescence des affaires d’accidents sur le compte d’une médiatisation plus importante des faits-divers. Pour d’autres avocats, la société actuelle fait que l’on cherche systématiquement un coupable, lorsqu’un drame se produit.
Si aucune explication ne peut être avancée avec certitude sur la multiplication des affaires d’accidents devant la justice, une chose est sûre : les avocats sont de plus en plus souvent amenés à traiter ce type d’affaires.
Ni plus difficiles, ni plus faciles à défendre que les autres affaires, les avocats expliquent que la complexité des affaires dépend avant tout des circonstances des accidents, telles que l’implication de l’alcool ou le fait qu’il y ait eu un mort.