La semaine dernière, deux cas de dengue ont été confirmés sur la commune du Tampon. Les autorités sanitaires ont mis en place des mesures de lutte renforcées pour éviter la propagation du virus dans l’île.
L’ARS-OI (Agence de Santé Océan Indien) a mis en place une surveillance accrue suite à la confirmation de deux cas de dengue autochtones dans le sud, précisément sur la commune du Tampon.
En 2012, "une ré-émergence du virus de la dengue a été observée à la Réunion avec au total 31 cas autochtones survenus au cours des 6 premiers mois de l’année. Après 8 mois d’absence de circulation virale, un nouvel épisode de transmission autochtone du virus vient d’être mis en évidence sur la commune du Tampon avec deux cas confirmés d’infection récente par la dengue" révèle l’ARS-OI.
Face à cette situation, l’ARS a décidé le passage en niveau d’alerte 2A : « Identification d’un regroupement de cas autochtones »
Situation épidémiologique
Un premier cas confirmé de dengue autochtone a été identifié le 15 mars chez une patiente résidant au Tampon et n’ayant pas voyagé dans les 15 jours précédant le début des signes.
Suite à la recherche active de personnes symptomatiques dans l’entourage de cette patiente par le service de lutte anti-vectorielle (LAV) de l’ARS-OI, un second d’infection récente a pu être confirmé le 20 mars.
Les deux patientes sont des adultes n’ayant pas présenté de forme sévère de la maladie. L’identification du (des) sérotype(s) en cause est en cours. Dès la mise en évidence de ces cas, des mesures conséquentes de lutte anti-vectorielle ont été déployées dans la zone géographique concernée afin de limiter le risque d’intensification de la circulation virale.
Par ailleurs, une recherche active de personnes symptomatiques dans l’entourage des
deux patientes a été réalisée de manière répétée. Enfin, les professionnels de santé du secteur concerné ont été informés de la situation.
Quel risque pour les semaines à venir ?
Plusieurs paramètres actuellement réunis à la Réunion augmentent le risque d’intensification de la circulation virale mise en évidence au Tampon et/ou l’installation de nouvelles chaînes de transmission :
− Un très faible taux d’immunité de la population réunionnaise contre le virus de la dengue. Selon une étude menée conjointement par la Cire, l’ARS OI, le CHU de et l’EFS la Réunion, La séroprévalence de la dengue – traduisant une infection
passée par au moins un des quatre sérotypes existants – a été estimée à 3,1% chez les donneurs de sang réunionnais. Elle suggère donc une immunité quasiment inexistante au sein de la population réunionnaise, en particulier chez les plus jeunes
− Des conditions climatiques très favorables au vecteur aedes albopictus
L’été austral est la période optimale pour le bon développement du moustique tigre. Les pluies provoquées par le passage des deux phénomènes cycloniques Dumile et Felleng, couplées à des températures élevées, ont abouti à une forte augmentation des densités de moustiques sur l’ensemble du territoire (source : LAV, ARS-OI). Les précipitations de ces derniers jours devraient encore accentuer ce phénomène.
− La présence du virus de la dengue dans plusieurs territoires voisins
Au début de l’année, les Seychelles ont été touchées par une épidémie de syndromes denguelike d’ampleur modérée (74 cas au total), et la présence de DENV-1 a été confirmée. Des cas sporadiques sont également en cours d’investigation dans plusieurs territoires voisins de la Réunion. Ainsi, bien qu’aucune épidémie ne soit actuellement documentée, le virus de la dengue semble circuler de manière active dans la zone d’échange régionale.