Le procès de Juliano Verbard et de ses adeptes s’est achevé ce mercredi 20 avril avec le verdict de la cour d’assises de Saint-Denis. Le gourou, a écopé d’une peine de neuf ans d’emprisonnement mais pour la partie civile, le principal responsable, Guillaume Maillot, n’a pas été puni comme il aurait dû l’être. Quelques heures après la clôture de cette audience hors normes, la maman du jeune Alexandre Thélahire s’exprime et livre son analyse du procès.
Quatre ans après le double-enlèvement de votre fils Alexandre, la Justice a tranché et condamné Juliano Verbard et plusieurs membres de son clan à de lourdes peines d’emprisonnement. Le jugement de la cour d’assises vous satisfait ?
Catherine Thélahire : Personnellement, j’estime que ces peines sont convenables. Cela fait quatre longues années que nous attendions ce moment. Il était important pour nous que les accusés prennent la mesure de leurs actes.
En revanche, pour mon fils Alexandre, c’est beaucoup moins évident. Il ne comprend pas la condamnation de Guillaume Maillot. C’est lui qui a organisé la rencontre entre Alexandre et Juliano Verbard, c’est lui qui a en quelque sorte entrainé tous ces événements et pourtant il a écopé d’une peine de 3 ans dont deux avec sursis. Pour Alexandre, ce n’est pas assez. Il a du mal à digérer.
Nous attendions des explications. Les accusés se sont longuement expliqués mais certains d’entre eux ne paraissaient pas sincères. Difficile de savoir s’ils regrettent vraiment le mal qu’ils nous ont fait ou s’ils l’ont fait pour minimiser leurs responsabilités. En tout cas, c’est beaucoup de vies gâchées pour un message absurde.
La préparation de ce procès n’a pas été une mince affaire. Quelles ont été vos principales difficultés durant ces dernières semaines ?
Catherine Thélahire : Rien qu’en termes d’organisation, ce procès a provoqué des bouleversements dans nos vies. Nous avons dû prendre des congés mon mari et moi et la scolarité d’Alexandre et de Corentin a été perturbée. Nous devions également multiplier les aller-retour en train pour préparer le procès avec nos avocats. Le plus dur je pense, c’est le moment où nous avons relu nos dépositions.
Ce n’était vraiment pas facile de se replonger dans le passé et de revivre ce cauchemar alors que nous essayions justement de surmonter cette épreuve. Durant le procès, Alexandre et son petit frère ont été absents, notamment au moment des plaidoiries. Nous voulions ainsi les protéger de certains propos des avocats de la défense, qui auraient pu les choquer.
Le procès terminé, comment appréhendez-vous la suite ?
Catherine Thélahire : Je ne sais pas très bien. Il y a eu un préjudice matériel car nous avons quitté le département en urgence à l’époque et nous avons été contraints d’engager des sommes importantes pour nous loger, louer notre commerce. Des dommages et intérêts ont été demandés aux accusés. Mais au-delà des frais d’avocat, d’agence et autres, il y a le préjudice moral, le traumatisme que nous avons subi. Ce procès n’est qu’une étape à nos yeux. Rien ne pourra effacer les événements de 2007 dans nos esprits.