La deuxième journée du Procès de Marie-Elisabelle Billaud se tient aujourd’hui à la Cour d’Assises de Saint-Denis. Un nouvel élément a été apporté durant l’audience. Il introduit l’idée que la mort d’Anne Fontaine aurait pu être évitée. Le procès s’achèvera à l’issue de cette journée de vendredi. Le réquisitoire et les plaidoiries précèderont le verdict. Marie-Elisabelle Billaud encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
Le procès prend une nouvelle tournure. Marie-Elisabelle Billaud justifiait jusque là son geste fatal par le refus de sa maîtresse de lui fournir les raisons de cette rupture dont l’accusée ne voulait pas.
Mais, au fil des confessions, la mère de famille s’est mise à nue et allant jusqu’à rapporter une phrase, la dernière visiblement qu’aurait prononcée sa victime ce vendredi 13 décembre 2008, alors qu’elle avait déjà reçu plusieurs coups de couteau.
Tête baissée et d’une voix tremblante, Marie-Elisabelle Billaud a répété ces mots que lui aurait dit Anne Fontaine peu de temps avant de succomber à ses blessures : "Laisse moi sortir, je vais tout te dire". Des mots qui ont raisonné dans la salle d’audience et particulièrement touché la mère d’Anne. Détruite par ces événements, Denise Fontaine n’a pu contenir sa colère alors qu’elle témoignait à la barre. La mère éplorée a fustigé Marie-Elisabelle, et n’a pas hésité à interpeller l’assistance en critiquant "un soit-disant amour pour lequel on est capable de tuer".
L’accusée avait à plusieurs reprises affirmé s’être rendue au domicile de son amante, à Moulin Joli, dans la commune de la Possession, en vue d’obtenir des explications. Durant les derniers mois qui ont précédé le drame, les relations étaient devenues tumultueuses entre les deux femmes. Anne Fontaine avait finalement pris la décision de mettre fin à cette liaison passionnée et marquée par de nombreuses, violentes querelles.
Une décision que n’avait pas voulu, pas pu comprendre Marie-Elisabelle Billaud qui avait rejoint le domicile de sa maîtresse pour connaître ses motivations et savoir si Anne Fontaine l’avait trompée. Il semblerait que l’issue tragique de cette énième dispute, au regard des dernières confessions de l’accusée, aurait pu être évitée. Un élément qui ne penche pas dans la balance de la meurtrière présumée, dont on sait déjà qu’elle avait rendu visite à Anne Fontaine, un couteau dans son sac à main, avant de se débarasser de l’arme du crime après avoir commis son méfait.
Marie-Elisabelle Billaud connaîtra sa peine à l’issue de cette deuxième journée de procès. Les jurés devront déterminer si l’accusée a volontairement donné la mort à son amante. Elle risque la réclusion criminelle à perpétuité.