Assises : l’ophtalmologue parle de mensonges

 
Son allure décontractée de sexagénaire ne laissait pas présager d’un tel énervement. Dans le box des accusés, le Dr Jean Joseph Roche s’est pourtant agacé hier, niant complètement les accusations de viols et d’agressions sexuelles portées par quatre patientes de son cabinet de Mamoudzou à Mayotte.

"J’ai été piégé" : c’est là la seule réponse que l’ancien ophtalmologue a pu livrer suite au témoignage de l’une de ses victimes présumées, une jeune femme aujourd’hui âgée de vingt ans et qui n’avait seulement que treize ans et demi au moment des faits.

A la barre, la deuxième victime a elle aussi décrit des actes sexuels forcés dans le cabinet du praticien. Des scènes racontées avec un langage cru et qui ont ravivé chez les parties civiles des souvenirs atroces.



Acculé, le médecin mis en cause parle de mensonges et assure avoir toujours été droit dans ses bottes. Face aux plaignantes, Jean Joseph Roche s’est à son tour présenté comme la vraie victime dans cette affaire.

Jacques Lammens, l’avocat du Docteur Roche, a pensé hier reprendre la main en présentant un témoin surprise : une ancienne compagne du docteur rencontrée dans son cabinet alors qu’elle avait 17 ans et devenue la mère de deux de ses enfants. Mais le témoignage complaisant n’a pas eu l’effet escompté.

De cette première journée d’audience, c’est la confrontation entre l’accusé et ses victimes présumées qui est surtout à retenir. Les débats d’hier se sont résumés à la parole de l’un contre la parole des autres. De son côté, l’avocat général a noté les similitudes entre les différents témoignages des victimes. En fin de journée, il a même prévenu le Docteur Roche avec ces mots : "c’est dans les détails qu’on détermine la crédibilité des victimes".

 

Avocats :

Maître Catherine Moissonnier
Avocate de la partie civile

Maître Bruno Agliany
Avocat de la partie civile

Maître Jacques Lammens
Avocat du Docteur Jean Joseph Roche