Différents témoins viennent à la barre cet après-midi dans le procès Dalleau/Marius, accusés d’avoir commis un vol à main armée le 21 janvier 2008 dans la maison d’un couple de commerçants bénédictins. Bon nombre de ces témoignages sont douteux, troubles. Beaucoup perdent subitement la mémoire. D’autres ne connaissent plus les accusés.
Un témoin, Cédric S., connaît bien les deux accusés. Il aurait reçu un appel téléphonique de Jean-Gaël Dalleau. C’était le jour même des faits, le 21 janvier 2008, à 4 h 49 précises soit un peu plus de 2 heures après le vol à main armée." Qu’est-ce qu’il vous dit ? ", demande le juge Carrue. " Il voulait faire un échange contre du zamal et il m’a aussi proposé des cigarettes et des cartes de téléphone ", rétorque-t-il. " Je ne me souviens pas trop ", poursuit-il. Ce témoignage est jugé pour le moins douteux et obscur. « Vous avez une mémoire sélective ", reprend le juge Carrue. " L’enquête est mal faite ", dit Cédric S. à la barre. " Je suis d’accord avec vous ", relance Me Riess, avocate de la défense.
Samantha, concubine de Jean-Gaël Dalleau depuis trois ans à l’époque des faits, témoigne à son tour. " Franchement, je ne me rappelle plus trop, j’ai vu qu’il y avait des cartes téléphoniques, il m’a répondu qu’il les avait trouvées dans le chemin ", déclare-t-elle à la barre. D’après elle, le vol à main armée lui aurait été révélé par la presse locale. Elle aussi perd la mémoire.
Stella, ex-concubine de Jean-François Marius, se dit d’emblée " stressée ". Elle a un mal fou à prononcer le moindre mot. Le juge Carrue lui rafraîchit la mémoire. Visiblement, dès le départ, elle savait ce qu’avait fomenté son ex-concubin. Il lui aurait avoué avoir fait " une bêtise ". Est-ce la peur de son ex-compagnon qui l’empêche de s’émanciper à la barre ? Jean-François Marius continue quant à lui à se dire " innocent " et déclare dans le box des accusés que sa concubine " a menti ".
Le moins qu’on puisse dire c’est que dans cette affaire, de sérieuses zones d’ombre subsistent. Pas de réelles preuves pouvant confondre les deux accusés outre les cartes téléphoniques, des témoignages pour la grande majorité plutôt troubles, des amnésies collectives, un troisième dalon toujours dans la nature, deux accusés qui ont toujours clamé leur innocence… C’est à se demander comment les douze jurés vont pouvoir se sortir de cet imbroglio ! La réponse demain, deuxième et dernier jour de ce procès.