C’est le volet criminel d’une vaste affaire ayant défrayé la chronique qui doit être examiné et jugé durant trois jours par la cour d’assises de la Réunion. L’affaire Juliano Verbard continue donc à faire couler beaucoup d’encre.
Pour preuve, le troisième acte de ce qu’on appelle maintenant "l’affaire Verbard’ a commencé sur les chapeaux de roue. Ce matin, en effet, coup de théâtre.
Quand le juge Carrue est entré en scène, il a demandé à ce que les deux auteurs présumés de viols et viols aggravés sur deux mineurs de 15 ans se présentent. Mais, un policier lui a affirmé que les deux accusés ne voulaient pas bouger d’un pouce.
Juliano Verbard et son amant Jean-Fabrice Michel ont donc tout bonnement refusé de monter dans le box des accusés. La loi le leur permet.
Mais avant que cette décision ne soit définitive, la loi stipule également qu’un huissier de justice mandaté doit être sollicité par le juge et a pour but de négocier avec les deux accusés.
Il a en fait pour tâche de convaincre Juliano Verbard et Jean-Fabrice Michel d’accepter d’être dans le box des accusés et d’assister ainsi à leur procès.
En revanche, si l’huissier de justice n’a pas réussi à convaincre les deux accusés, ces derniers ont tout à fait le droit de camper sur leur position. Autrement dit, Juliano Verbard et Jean-Fabrice Michel peuvent être jugés aux assises tout en restant dans le sous-sol de la cour d’appel pendant les trois jours d’audience.
Situation qu’ils n’avaient pas connue lors du dossier correctionnel concernant des violences sur leur jeune victime évoqué le 9 avril dernier par le tribunal correctionnel de Saint-Denis.
Dans ce procès, on se souvient que les membres de la secte avaient tous été condamnés à des peines avec sursis tandis que Juliano Verbard et Jean-Fabrice Michel avaient tous les deux écopé d’une peine de deux années d’emprisonnement, peine couverte par la détention provisoire.
Rappelons également que le jeune homme, 12 ans au moment des faits, avait révélé avoir subi des violences en mars 2007, mais aussi des faits de viols dont son frère aîné, 17 ans, aurait également été victime durant la même période. Des faits qui ont d’ailleurs été reconnus par Juliano Verbard et Jean-Fabrice Michel.
A la justice maintenant de faire son travail tout en souhaitant que Juliano Verbard, défendu par Me Nicolas Normand, et Jean-Fabrice Michel, défendu par Me Christel Videlo-Clerc, changent d’avis et feront ainsi face à leurs victimes.
Une heure après la suspension d’audience, le juge Carrue est revenu dans la salle d’audience. D’emblée, il a annoncé que devant huissier, Juliano Verbard et Jean-Fabrice Michel ont catégoriquement refusé d’assister à leur procès. " Je resterai dans ma cellule ", a confié Jean-Fabrice Michel à l’huissier de justice. " Je n’assisterai pas à mon procès ", a expliqué Juliano Verbard.
L’affaire Juliano Verbard aux assises se fera par conséquent sans le gourou et son amant. Pour l’heure, le juge Carrue fait appel des jurés qui devront juger si oui ou non Juliano Verbard et Jean-Fabrice Michel sont reconnus coupables de viols et viols aggravés sur deux mineurs de 15 ans.
A la demande de la partie civile, le procès se fera à huis-clos. Rappelons que les deux accusés risquent pour ces faits de viols et viols aggravés à 20 ans de réclusion criminelle.