f
Après que tous les témoins de ce qu’on connaît maintenant comme étant l’affaire Verbard aient apporté leur version des faits à la barre ce matin, place fut faite cet après-midi aux experts psychologiques ainsi qu’à l’enquêteur de personnalité.
La vie, le passé, les actes ainsi que les personnalités de Juliano Verbard et Jean-Fabrice Michel ont donc été passés au crible. Déjà ce matin, Me Patrice Sandrin, avocat de la partie civile, soulignait " la perversité dans le mode de vie des deux accusés ". On peut comprendre sa position vu que Me Sandrin défend une des deux victimes.
A la suspension d’audience cet après-midi, vers 16 heures, il a ajouté " la grosse déception pour son jeune client de ne pas avoir pu être face à ses bourreaux desquels il attendait un pardon, des regrets. On attendait quelque chose de la part des deux accusés. Du coup, leur absence dans le box est un nouvel affront, et cela n’est pas facile à vivre pour la reconstruction de mon client ". Enfin, l’avocat de la partie civile a assuré qu’ " on a eu un élément de réponse au travers des expertises ".
En effet, au travers des expertises, on apprend que Juliano Verbard a toujours baigné dans les prières. Confié à sa grand-mère, il allait très souvent à l’église. Lui-même aurait par ailleurs avoué aux psychologues avoir été abusé sexuellement dans sa jeunesse. Mais en aucun cas, il a été fait mention d’une enfance et d’une adolescence miséreuse.
Quant à Jean-Fabrice Michel, il vivait avec ses parents. Rien ne le prédisposait en apparence à devenir l’amant et le bras droit du gourou. L’avocate de Jean-Fabrice Michel, Me Chrystel Videlo-Clerc est la première à dire d’ailleurs que son client n’est pas comme son amant.
" Jean-Fabrice Michel, c’est Jean-Fabrice Michel, Verbard c’est Verbard ", confie-t-elle à la suspension d’audience. " Ce sont deux personnalités différentes ayant eu des vies différentes, le passage à l’acte ne s’explique pas de la même manière. Il faut vraiment bien faire la distinction entre les deux hommes ", assure-t-elle.
L’avocate de la défense devrait d’ailleurs accentuer sur cette différence entre les deux hommes dans sa plaidoirie prévue demain matin. " Je ne veux pas que Jean-Fabrice Michel soit considéré comme le meneur, mon but est qu’il n’ait pas la même peine, en pénal il y a individualisation ", termine-t-elle avant de regagner la salle d’audience.
De son côté, au même moment, l’avocat de Juliano Verbard, Me Nicolas Normand, n’a pas souhaité s’exprimer sur ce qui avait été déclaré solennellement à la barre dans la salle d’audience de la cour d’assises. Une salle d’audience qui restera fermée au public et à la presse jusqu’au verdict attendu demain après-midi.