Six ans après le sordide assassinat de son père, Laurent Catherine a été tué d’un coup de fusil à pompe, le 23 janvier 2011. Le jeune homme a été retrouvé gisant dans son sang au milieu de la route, dans les Hauts de Saint-François, précisément dans le quartier où son père a été abattu. Ce matin, la reconstitution du meurtre de Laurent Catherine était placée sous haute surveillance. Au coeur de cette tragique affaire : trois des trois oncles de la victime sont poursuivis par la justice, ils étaient donc sur place pour reproduire les gestes qui ont précédé le coup de feu fatal.
Le 26 décembre 2004, le récit de l’assassinat de Johnny Catherine était déjà très difficile à croire en raison de la violence des faits. A l’époque, Johnny Catherine s’est fait encercle par une vingtaine d’habitants de Saint-François fermement décidé à le tuer. Cet ancien champion du Monde et d’Europe de boxe était âgé de 34 ans lorsqu’il a été tué d’une trentaine de coups de couteau. Redouté dans le quartier des Hauts de Saint François, le père de Laurent faisait régner la terreur depuis sa sortie de prison.
Surnommé le "coq de Saint François", Johnny Catherine s’est fait sectionner la jambe droite et son membre inférieur a été brandi en trophée dans tout le quartier. Comme si la bande souhaitait fêter sa victoire sur le caïd du quartier. Baptisé le "Lion" sur les rings dans ses heures de gloire, Johnny Catherine était devenu le "Coq de Saint-François" après être sorti de de prison en 2003, alors qu’il était incarcéré pour plusieurs bagarres. Parmi les agresseurs qui se sont acharnés sur la caïd en décembre 2004, figurait le fils illégitime de la victime
Six ans plus tard, c’est le fils de Johnny Catherine qui a connu un destin tragique, à l’âge de 19 ans. Dans le même quartier, l’enfant du boxeur a reçu un coup de fusil à bout portant par l’un de ses oncles. La terreur et le sang semblent donc poursuivre la famille Catherine, bien des années après la mort de Johnny.
Mis en examen pour assassinat, deux des oncles de Laurent Catherine dorment en prison en attendant leur procès. Présent au moment des faits - le 23 février 2011 -, un autre oncle de la victime est également poursuivi pour "complicité d’assassinat" mais il est libre actuellement, placé sous contrôle judiciaire.
Les conflits de famille Catherine ont miné le quartier de Saint-François pendant des années et au lendemain de la mort de Laurent, les habitants ne souhaitaient pas témoigner à visage découvert, par peur des représailles. .
Tout comme son père, Laurent Catherine était craint dans le quartier, et même par certains membres de sa propre famille. Aujourd’hui, deux de ses oncles dorment derrière les barreaux, suspecté d’avoir tué leur neveu à l’aide d’un fusil à pompe.