Le 21 janvier 2008, trois hommes armés ont forcé les portes d’une maison appartenant à un couple de commerçants bénédictins, les ont braqués et tabassés. Deux d’entre eux sont jugés ce matin aux assises pour vols avec violence en réunion et avec arme.
L’ordonnance de mise en accusation lue en large, en long et en travers, il est alors l’heure pour Jean-Gaël Dalleau, réputé pour ses vols à répétition, et Jean-François Marius de faire face à leurs juges. Pour ce vol à main armée, les deux auteurs présumés peuvent encourir jusqu’à 20 ans de réclusion criminelle. Pourtant, dans le box des accusés, les deux hommes se disent d’emblée " non coupables " des actes commis. Jean-Gaël Dalleau et Jean-François Marius n’auraient rien à voir avec toute cette affaire.
Des témoins disent le contraire à la barre. Un enquêteur rappelle les faits et notamment le témoignage apporté par la femme victime dans cette dramatique histoire. " Elle était complètement choquée, même si elle a essayé de se défendre en saisissant entre autres un ventilateur, elle ne s’attendait pas du tout à ce qui s’était passé à son domicile. Quant à la petite fille, elle était aussi sous le choc et surprise ", se souvient le gendarme.
L’enquêteur, dont le rôle se cantonnait à l’audition de la femme victime des faits, se rappelle également que le mari, feu M. Moutoussamy, décédé des suites d’une longue maladie depuis les faits, " était plein de sang ". Son collègue de la brigade de recherches de la gendarmerie lui succède à la barre.
Il évoque des divergences dans les déclarations de la victime. Sous le choc, elle parlait à l’époque de marteau ou encore d’une barre de fer, arme utilisée par les agresseurs. L’incertitude s’explique avec évidence. Idem en ce qui concerne l’identification des auteurs présumés qui portaient des capuches ou bien des cagoules et qu’il a fallu malgré tout reconnaître avant de les interpeller non sans difficulté. Sans parler de l’absence de réelles preuves matérielles.
Les deux accusés, dans le box, ne froncent pas un seul sourcil. Pas même quand l’enquêteur continue sur le déroulement des faits qui ont suivi ce vol à main armée, la façon dont les militaires ont fait des recoupements, retrouvé des cartes téléphoniques et des cartouches de cigarettes que les agresseurs ont tenté de revendre.
Deux agresseurs présumés dont l’un, Jean-Gaël Dalleau, " peu coopératif " a contrario de son complice Jean-François Marius " plus serein ", qui avait avoué peu de temps après les faits " avoir fait une grosse bêtise " à son concubine. Une " grosse bêtise " qui peut leur coûter jusqu’à 20 ans de réclusion criminelle.
Dans cette affaire, M. Moutoussamy, 47 ans au moment des faits, a tout de même récolté plusieurs plaies, des lésions sur la jambe gauche, sur les mains, le front… Quand on sait que la pauvre victime avait à l’époque une tumeur cancéreuse au cerveau, maladie grave qui a d’ailleurs provoqué sa mort en octobre 2008 soit 9 mois après les faits. L’affaire devient encore plus dramatique.