Louis Leichnig, producteur de vanille, s’inquiète de l’avenir de la filière suite à une recrudescence des vols. Certains producteurs ont tout perdu après 4 à 5 ans de travail.
Louis Leichnig, producteur de vanille, évoque les vols récurrents dans les champs. Lors de la précédente récolte, plus d’une tonne de produits avaient été dérobés. La situation s’empire à La Réunion.
"Pour le moment, on pourrait dire que le vol a augmenté depuis l’année dernière. Certains ont perdu tout, d’autres entre 40 et 50%. Le coût est élevé, la demande est plus importante que l’offre, existe encore. On a encore les risques de se faire voler encore."
"J’ai perdu sur Bois Blanc, Saint-Philippe. Mes camarades ont perdu l’année dernière ont perdu cette année. Les nouveaux qui n’avaient pas perdu l’année dernière ont perdu cette année."
"Quand on plante, c’est dans l’objectif d’avoir des récoltes 4 à 5 ans après. La récolte disparaît. On mesure la colère de l’agriculture, la motivation diminue de plus en plus."
"Demain, il peut y avoir des drames. Les agriculteurs essaient de passer plus souvent dans leurs champs et peuvent tomber sur des voleurs. Rien n’est fait pour protéger et diminuer les voleurs de vanille."
"La situation a empiré. L’année prochaine sera pareille. Les voleurs sont toujours là. On a pas trop le droit de faire la justice soi-même. Les vols vont augmenter, le nombre de voleurs augmente et la production risque de diminuer."
"Ils volent et revendent à des gens, des consommateurs directs ou des professionnels. Ils arrivent à écouler plus chers que les producteurs. Le voleur doit le vendre aux alentours de 50 ou 60 euros le kilo de vanille verte."
"On a même pas du soutien ou des descentes ou des visites chez les gens qui vendent de la vanille. Je suis sur le marché forain, je n’ai pas vu d’enquêteurs pour contrôler. Comme le cours de la vanille de Madagascar est plus élevé, c’est plus facile de vendre la vanille de La Réunion."
"J’ai des caméras de surveillance. Les caméras se font voler aussi. On fait des routes dans les parcelles avec le chien. J’ai une dizaine de parcelles, c’est impossible de tout visiter, visionner. Les voleurs sont formés."
"Si je trouve, soit c’est lui, soit c’est moi. Il y a eu des cas où il y a eu le tribunal et il y a rien parce que la personne n’est pas solvable. On n’arrive pas à récupérer les fruits de la perte. Aller porter plainte, c’est bien mais ça n’a jamais abouti à rien."