Les agressions conjugales sont nombreuses à La Réunion, un fléau contre lequel les institutions tentent de lutter. Ce week-end, un homme a poignardé à plusieurs reprises son ex-compagne. Il avait été condamné auparavant pour des violences contre la même victime.
Un sexagénaire a été mis en examen ce lundi après avoir poignardé à plusieurs reprises son ex-compagne. Il a été écroué pour tentative d’assassinat. Plusieurs années plus tôt, l’homme avait été condamné à du sursis pour des violences.
Malgré les dispositifs mis en place, le système n’arrive pas à endiguer le fléau que sont les violences conjugales à La Réunion.
Idriss Rangassamy, représentant départemental du Syndicat alliance police nationale, explique : "Tout le monde essaie de faire son maximum pour pouvoir venir en aide à ces personnes victimes de violences conjugales. On est confronté à la réalité, c’est qu’on est à La Réunion, c’est vraiment un fléau."
Il ajoute : "Il y a trop de violences conjugales, trop de femmes victimes de violences, trop peu de moyens pour intervenir dans ce genre d’affaires."
Selon les syndicats, les gardiens de la paix sont formés pour écouter et orienter les victimes, mais admettent que sur le terrain, ils manquent de moyens pour intervenir sur le terrain.
Les associations aussi déplorent aussi de ne pas pouvoir venir en aide à l’ensemble des nombreuses victimes.
"Nous sommes aussi confrontés à un manque de moyens. Aujourd’hui, au mois d’avril, je ne sais pas de quel budget je vais disposer pour continuer à faire vivre mon association", déplore Chantal Javenot, présidente du Cevif (Collectif pour l’élimination de violences intrafamiliales).
Maître Chantal Moissonnier explique que pour les magistrats, évaluer la dangerosité d’un individu, l’urgence d’une situation se gère au cas par cas. "Chaque situation est tellement différente, il y en a qui vont partir à la première gifle. Des fois, des personnes ont été tuées alors qu’il n’y avait jamais eu un acte de violence physique. Ça, ça relève de la psychologie et la psychiatrie", détaille l’avocate.