Surfeurs, associations, parents de victimes d’attaques de requin et élus de Saint-Paul et de Saint-Leu se sont retrouvés à Boucan Canot mercredi après-midi. Ils demandent à l’État d’assurer la sécurité des surfeurs. Leur solution : Pêcher plus de requins.
"Les ti nounours lé en train de bouff nout camarades, en train de bouff ban z’enfant de moun, faut arrêter là".
Quand il parle de nounours, Karim Maan, maître-nageur sauveteur (MNS) et surfeur fait références aux requins qui s’en prennent aux surfeurs et bodyboardeurs. Selon lui, ce sont des jouets que la Réserve naturelle marine souhaite préserver. Pour ce surfeur qui arpente les vagues de l’île, surtout à Saint-Pierre, le terrain est occupé, et il n’y a pas de squales.
"Aujourd’hui à Saint-Pierre i pêche toujours, néna toujours des gars dans l’eau. I fé que quand nous surfe, nou voi des gars derrière, et quoi qu’il arrive, ces plongeurs occupent le territoire. Et si néna un problème, zot lé là pou dire à nou".
Réunis chez un restaurateur de Boucan Canot, les surfeurs et ceux concernés par la crise requin sont tous du même avis : la sécurisation passe obligatoirement par une pêche des requins. Le dernier arrêté en date interdisant la baignade et certaines activités nautiques conduisent les passionnés à fréquenter des lieux moins surveillés.
"Avec cet arrêté, nou na plus le droit d’aller dans l’eau. Nou lé dans des zones confinées. Mi lé pour la pêche aux requins-bouledogue, parce que ce n’est pas une espèce protégée. Lu lé en train de proliférer et de détruire la nation".
Pour Giovanni Canestri, père d’Elio, "il est évident que quand on a affaire à un prédateur, il est évident qu’il a besoin de manger. Si on prélève un maximum de biomasse dans l’océan, il faut aussi réguler au niveau des prédateurs".
Parmi les participants, Patrick Florès. L’élu à la mairie de Saint-Paul regrette qu’on ne pêche plus et qu’on ne puisse plus consommer de requin depuis 1999. Il est également favorable à l’installation d’une palangre verticale à Boucan Canot, comme le prévoit un projet d’arrêté de la préfecture mis en consultation publique.
"Quand je vois que le conseil scientifique donne un avis défavorable pour poser une drumline à Boucan Canot, je pense qu’ils ne perçoivent pas les conséquences que cela peut avoir".