Casanova Agamemnon a refusé de prendre l’avion hier soir pour la prison de Fresnes. Ses chances de libération conditionnelle sont hypothéquées. Il motive sa décision dans un nouveau courrier.
"Aujourd’hui je ne refuse pas de faire la CNE, mais je refuse de le faire à Fresnes. Car mon état de santé ne me permet plus de supporter le froid, et surtout l’humidité".
Ces mots sont ceux du plus ancien détenu de France. En détention depuis deux ans à la prison du Port, Casanova Agamemnon explique pourquoi il refuse de rejoindre la maison d’arrêt de Fresnes pour y subir une évaluation psychologique au Centre national d’évaluation (CNE).
"Pourquoi ? Eh bien parce que j’ai déposé ma 18e demande de libération conditionnelle depuis le 29 février 2016. Et ils ont décidé, après 8 mois d’attente, de me faire partir dans la poubelle de Fresnes. Si çà, ce n’est pas de la préméditation, je change de nom".
Une prison qualifiée de poubelle, par un homme qui y a séjourné à seize reprises. Dont la dernière fois pour un passage déjà devant la CNE. Un moment qu’il avait mal vécu, mais qui avait débouché sur un avis favorable des psychiatres.
Sa petite cousine Nadège L’Homond, membre du comité de soutien pour Casanova Agamemnon était l’invitée du 12h30 d’Antenne Réunion.
Par ailleurs, quinze cartons et 2 valises qui lui appartiennent sont bloqués depuis deux ans au centre pénitentiaire de Réau, en région parisienne.
"Je précise aussi que mes affaires se trouvent toujours à Réau depuis mars 2014. Car l’administration a refusé de prendre en charge mon paquetage jusqu’au centre pénitentiaire du Port en 2014. Justice à sens unique", poursuit-il.
Dans son courrier manuscrit daté du 22 octobre, Casanova Agamemnon explique avec précision la raison pour laquelle il a refusé hier une étape pourtant indispensable sur le chemin de sa demande de libération.
En se privant de CNE, le plus ancien des prisonniers de France se prive d’un argument capital aux yeux des juges d’application des peines. Et sa 18e demande se dirige droit vers un nouveau refus. Et qu’importe qu’il ait déjà rencontré, au cours de son parcours de prisonnier, 22 psychiatres et psychologues.