Ce jeudi matin, les proches de Casanova Agamemnon ont organisé une conférence de presse à Saint-Benoît afin de faire le point sur les démarches pour faire libérer le Réunionnais, qui a passé 47 années de sa vie en prison.
En prison depuis 1969, alors qu’il n’avait que 19 ans, Casanova Agamemnon est aujourd’hui âgé de 66 ans. Il a passé la majorité de sa vie en prison (47 ans) après ses deux condamnations à perpétuité pour meurtre. Il avait tué son patron à Saint-Denis, en 1970. Et, lors d’une libération conditionnelle en 1985, il était retourné à La Réunion l’année d’après, où il assassinera l’un de ses frères.
Dans une conférence organisée ce matin à Saint-Benoît, la ville où s’est déroulé son dernier crime contre l’un de ses frères, ses proches ont fait le point sur les démarches entreprises pour sa libération.
Estimant comme lui qu’il a suffisamment payé sa dette à la société, un comité de soutien a été mis en place pour demander sa libération.
"Moi mi aimerait voir à li dehors avec nous. Son but est d’être libre maintenant. Il a déjà assez payé. Même si mi reconnaît que les gens néna un peu peur de li. Mais zot i connaît pas exactement son histoire. S’il doit sortir, même avec un bracelet, il sera chez nous, et pas chez les autres", argumente Nadège Lhomond, petite cousine de Casanova Agamemnon.
Invitée du 12h30 d’Antenne Réunion, elle explique qu’il doit "repartir en deux mois en Métropole pour rejoindre le Centre national d’évaluation pour que des experts évaluent sa dangerosité. Et à son retour, il va essayer d’obtenir une permission de sortie, qui lui a toujours été refusée jusqu’à présent".
Ils ont notamment présenté une pétition lancée dans la ville-même. Et qui a permis de récolter 500 signatures.
Le comité de soutien a également présenté une lettre adressée à un journaliste du Nouvel Observateur pour dénoncer la situation dans laquelle se trouve aujourd’hui Casanova Agamemnon, photos à l’appui.
Depuis le 25 mars 2014, il est de retour à La Réunion en étant incarcéré à la prison du Port.
Dans une lettre adressée à Jérôme Talpin, un confrère du Jir, il dénonce un acharnement judiciaire. Après le refus de sa 18e demande de semi-liberté, Casanova Agamemnon ne veut pas mourir en prison, alors qu’il se voit "condamné à une morte lente".
Après un nouveau rejet de la Cour d’appel concernant sa demande de semi-liberté, le Bénédictin, âgé de 66 ans, ne supporte plus l’idée qu’il risque de finir ses jours en prison. Surtout qu’il a dû demander deux ans avant de présenter une nouvelle demande.
En 2015, l’un des plus anciens détenus de France, Casanova Agamemnon, avait formulé une demande de grâce présidentielle.
Casanova Agamemnon est mis sous écrous alors qu’il est âgé de seulement de 19 ans. Âge qui ne sacre pas la majorité en 1969 puis qu’elle est fixée à 21 ans. Dans un contexte colonial, le jeune garçon poignarde mortellement son patron blanc, alors qu’il est apprenti-cuisinier dans un restaurant dionysien.
Son procès aux assises se solde par une condamnation de réclusion criminelle à perpétuité, en 1970. Trois années plus tard, il est transféré dans l’Hexagone, avant de bénéficier d’une libération conditionnelle en 1985.
L’ancien prisonnier regagne sa Réunion natale. Il y tuera son frère de deux balles dans la tête suite à une dispute concernant la construction de la maison dans laquelle il souhaite s’établir. Sa cavale commence sur l’île, période durant laquelle il deviendra l’ennemi public numéro 1. Après une traque de trois mois, il sera interpellé. Casanova Agamemnon écope d’une nouvelle condamnation à dix ans de prison qui réanime la perpétuité.