Dernier jour du procès de l’affaire du foyer de Terre Rouge, qui se tient au tribunal correctionnel de Saint-Pierre aujourd’hui.
À la barre comparaissent depuis mercredi plusieurs élus dont la présidente du département Nassimah Dindar, un député, Jean-Jacques Vlody, un maire en exercice, Bachil Valy, mais aussi des élus du Département, Michel Soucramanien et Yvon Bello : 5 personnes au total. Les élus sont poursuivis pour complicité.
À l’issue du premier jour de procès, les réquisitions sont tombées dans le cadre de cette affaire : 3 ans d’inéligibilité ont été requis contre Nassimah Dindar, J-J Vlody et B.Valy.
Parmi les phrases qu’ils ont répété à de nombreuses reprises : "Je n’étais pas au courant" ; "je n’ai jamais rencontre telle personne", ou encore, "je n’ai jamais entendu parler de cette histoire".
Des propos qui montrent la ligne de défense des protagonistes, qui se défaussent dans cette affaire.
De son côté, Nassimah Dindar affirme qu’elle a signé tous les contrats depuis 2004, mais qu’elle n’était pas au courant des pratiques de son ancien collaborateur Michel Soucramanien. Elle pensait qu’au moment de la signature, le processus administratif était sécurisé. Elle parle de "dérapage" et de "dysfonctionnement".
De leur côté, Jean-Jacques Vlody et Bachil Valy reconnaissent avoir distribué des CV. Le député a déclaré hier que c’était son rôle d’élu de proximité d’aider les personnes au chômage à trouver un travail. Mais ils nient en revanche tous les deux avoir fait pression sur qui que ce soit pour avoir placé leurs militants. L’audience de la veille n’a pas permis de déterminer qui avait décidé de ne pas prolonger les personnes qui travaillaient au foyer de l’enfance de Tan Rouge.
Un courrier envoyé au procureur de la République met au jour l’affaire
C’est un courrier de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC) envoyé au procureur de la République de Saint-Pierre qui révèle, le 20 août 2008, l’affaire du foyer de Terre Rouge.
Dans ce courrier, le syndicat dénonce une discrimination à l’embauche. Au lendemain de la victoire de Nassimah Dindar en 2008 à la présidence du Conseil général, une quinzaine d’employés du foyer voient leur contrat à durée déterminée (CDD) ne pas être reconduit.
Selon les anciens agents, ces postes ont été confié à des sympathisants politiques. Après avoir été placés sous le statut de témoins assistés en novembre 2013, la présidente du Département est finalement mise en examen le 27 décembre suivant, pour discrimination à l’embauche, en raison des opinions politiques.