Au tribunal de Saint-Pierre, se tient le procès d’un médecin, mère de famille. Elle est poursuivie pour tentative d’empoisonnement sur son mari, via sa fille.
Les faits remontent à 2007. En toile de fond une séparation conjugale mal vécue. "Un dossier surréaliste", "une famille déchirée". Ce sont les termes entendus ce vendredi après-midi à l’audience du tribunal correctionnel de Saint-Pierre.
À la barre, une mère de famille, médecin de profession. Elle est soupçonnée d’avoir préparé un poison destiné à son mari. Une potion contenant plusieurs produits particulièrement dangereux. Dont certains sont disponibles uniquement en milieu hospitalier.
Elle demande à sa fille de versre la boisson empoisonnée à son père
Après avoir effectué ce mélange, la mère de famille demande à sa propre fille, âgée seulement de 12 ans au moment des faits, de verser la boisson dans le petit-déjeuner de son père.
Quelques instants plus tard, ce dernier provoquera un accident de la circulation. L’homme est alors dans un état second et s’interroge sur l’origine de son malaise.
Rapidement, il découvre une bouteille comportant des médicaments dans le sac à dos d’une des filles du couple. Certaines substances sont également présentes chez son ex femme.
8 ans après, la prévenue nie toute responsabilité. Peu après les faits, la mère de famille, qui n’a plus la garde de ses enfants, profite d’un droit de visite pour se rendre au Vietnam avec deux des quatre enfants du couple. Le père parviendra à récupérer l’une d’entre elle que trois ans plus tard.
Maître Béatrice Fontaine, avocate de la victime, ne mâche pas ses mots. "J’ai parlé d’un gâchis. J’ai plaidé sur un champ de ruines parce qu’il y a des choses qui sont irréversibles, qu’on ne pourra pas réparer. L’enfance de ces petit a été volée".
Le parquet requiert trois ans de prison avec sursis et mise à l’épreuve durant trois ans ainsi qu’une obligation de soins. L’avocate de la prévenue ne souhaite pas s’exprimer dans ce dossier délicat d’une séparation particulièrement difficile.