Depuis plusieurs jours, les tensions sont vives à Saint-Louis à cause d’une affaire touchant de nombreuses familles de la commune. Un homme, considéré par plusieurs comme un "gourou" vit avec 17 femmes recluses dans une maison du centre-ville.
La situation reste difficile dans le centre-ville de Saint-Louis, où une foule a attaqué la maison d’un supposé "gourou" vendredi après-midi pour en sortir 2 de la dizaine de femmes vivant enfermées à l’intérieur.
La situation a dégénéré ce vendredi 9 octobre en fin d’après-midi. Plusieurs individus ont voulu entrer de force dans la maison du gourou pour "libérer" les 18 femmes qui vivent avec ce trentenaire.
Après deux soirées sous tensions, des affrontements ont de nouveau éclaté ce vendredi. Sur place, les gendarmes mettent tout en oeuvre pour maintenir le calme mais la tension est vive.
Assaut sur la maison
Quelques manifestants ont littéralement cassé les deux principales portes d’entrée de cette maison. En quelques minutes à peine, l’habitation a été saccagée. Tous voulaient récupérer les femmes qui vivent avec le gourou présumé.
Les 18 femmes - âgées de 16 à 50 ans - se sont rapidement réfugiées dans une pièce à l’étage. Les manifestants ont utilisé tout ce qui leur passait sous la main pour briser une porte, sans succès. Deux des résidentes ont tout de même été emportées par la foule.
"Pas de gourou"
Quelques heures avant l’assaut des familles, une des jeunes femmes vivant recluse s’était exprimée au micro d’Antenne Réunion : "Je ne comprends pas l’opinion publique de l’extérieur qui est négative sur sa personne. C’est quelqu’un qui est à mon sens admirable."
L’avocat de l’homme qui avait été placé en garde à vue la semaine dernière avant d’être relâché déclare : "Il n’y a pas de gourou, il n’y a pas de femmes sous l’emprise d’un gourou, il n’y a pas de secte".
Élus et forces de l’ordre mobilisés
Le maire de Saint-Louis a décidé d’agir, interdisant les rassemblements dans le secteur et en reportant notamment le match de football de D1P.
Mais Patrick Malet, explique ne pas avoir une marge de manoeuvre pour trouver une solution : "Je n’ai pas de pouvoir judiciaire, de pouvoir de reloger une famille, de pouvoir de l’expulser. Donc, je me retourne vers l’État."
Les gendarmes étaient d’ailleurs des dizaines chaque nuit à Saint-Louis pour tenter de maintenir le calme. En journée, une patrouille est présente encore ce samedi.