Jean-Gaël Dalleau et Jean-François Marius ont été reconnus coupables de vol avec violence en réunion et avec arme par les jurés de la cour d’assises de Saint-Denis. Ils écopent de 15 ans de prison. Ceux qui ont volé et tabassé un couple de commerçants bénédictins le 21 janvier 2008 dans le quartier de La Confiance, à Saint-Benoît, restent donc derrière les barreaux.
Me Reza Ramassamy, avocat de la partie civile, tout comme l’avocat général, Hélène Bigot, ont convaincu le jury. Il faut dire que d’emblée en racontant comment l’épicier , feu M. Moutoussamy, a vécu le traumatisme de la nuit du 21 janvier 2008, Me Reza Ramassamy veut frapper les jurés en plein cœur.
" On n’est pas face à un simple cambriolage, mais une sauvagerie, ce fut bestial ", plaide-t-il. Il touche également la corde sensible quand il rappelle combien la petite fille, 6 ans à l’époque des faits, a souffert de ce vol à main armée commis chez ses parents. Pour Jean-Gaël Dalleau et Jean-François Marius, " a violence n’est pas un moyen de défense mais une nature ", poursuit-il.
L’avocat général entre en scène pour son réquisitoire. " Je n’ai pas de réelles preuves matérielles hormis les cartes téléphoniques, je n’ai même pas d’aveu, c’est peut-être un travail à l’ancienne mais il a porté ses fruits, dans ce dossier il n’y a aucune place pour le doute, il n’y a pas de coïncidences mais des réalités ", lance-t-elle.
Elle fait notamment allusion aux cartes téléphoniques proposées par Jean-Gaël Dalleau à plusieurs personnes dont Cédric S. à 4 h 49 le soir des faits, ou encore l’heure à laquelle il aurait trouvé les cartes dans le chemin etc. Hélène Bigot requiert au moins dix ans de prison pour " deux individus qui avaient une hargne ". Cette demande de peine " est juste ".
Me Michel Bidois et Me Riess-Valérius, avocats de la défense, ont eu beau tout tenter pour convaincre le jury de la non-culpabilité de leurs clients, les deux hommes retourneront en prison. Pourtant, " il n’y a aucune preuve sur les faits que mon client, Jean-François Marius, est coupable, on ne condamne pas sur des rumeurs ou encore sur un passé chaotique, dans ce dossier tout est flou" , clame Me Bidois demandant l’acquittement pour son client.
Quant à Me Riess-Valérius, avocate de Jean-Gaël Dalleau, " c’est une histoire totalement loufoque, absurde, ils auraient volé des cigarettes dont ils n’avaient pas besoin, ils revendent des cartes téléphoniques à bas prix au lieu de les garder pour ne pas payer le prix fort, les deux là sont des handicapés mentaux alors, pourtant on veut nous faire croire qu’ils avaient bien organisé ce vol à main armée ".
Selon l’avocate, il n’y a ni aveu, ni preuve matérielle, encore moins de témoignages probants. Aussi, " le bon sens " doit l’emporter dans la décision du jury qui, s’il a un seul petit doute, ne doit pas selon Me Riess-Valérius condamner son client.
Le jury en a décidé autrement. Vu la peine prononcée, les jurés ont montré à l’unanimité qu’ils n’avaient pas de doute concernant la culpabilité de Jean-Gaël Dalleau et Jean-François Marius, condamnés à 15 ans de prison ferme.