L’affaire de la saignée dans le Parc National a été examinée ce jeudi au Tribunal de Champ-Fleuri. Le Parquet a requis à l’encontre de l’agriculteur 100 000 euros d’amende et la remise en état du site.
Ce procès, le premier du genre à La Réunion, pourrait faire jurisprudence. Accusé d’avoir défriché une parcelle de plus de 7 km de long et de 30 m de large dans le périmètre du Parc National, un agriculteur comparait aujourd’hui devant le Tribunal de Champ-Fleuri à Saint-Denis.
Le Parquet a requis à son encontre une amende de 100 000 euros et l’obligation de remettre en état la parcelle défrichée, sous peine d’une amende de six mois de prison. A l’encontre de l’entreprise du prévenu, le Parquet a requis une amende d’un million d’euros dont 800 000 avec sursis, ainsi que la confiscation des deux engins agricoles.
Bernard de Palmas, exploitant agricole installé sur la commune de Sainte-Marie doit répondre ce jeudi d’une infraction au gouvernement. Le sexagénaire est jugé pour avoir défriché - sans aucune autorisation préalable - une parcelle de 22 hectares en plein coeur de la forêt régionale primaire, située dans le périmètre du Parc National des Hauts.
L’Office National des Forêts avait à l’époque condamné les agissements de l’agriculteur, estimant que cette saignée "sauvage" avait détruit de multiples espèces protégées de la faune et la flore réunionnaise et causé des dommages de l’ordre de plus d’un millions d’euros, pour certains irrémédiables.
Cette saignée qui est considérée comme une grave infraction à l’environnement pourrait coûter cher à Bernard de Palmas. Le prévenu encourt en effet une amende maximale de 33 millions d’euros. La Loi prévoit aussi une peine de prison de deux ans ferme pour sanctionner les délits de cette nature.
Le Tribunal Correctionnel de Saint-Denis a mis sa décision en délibéré au 18 juillet prochain.