Le plan de rigueur détaillé mercredi par le Premier Ministre comprendra notamment des taxes sur le tabac et les boissons sucrées. Concernant les alcools, tous se verront taxés, excepté le rhum. Ce choix d’épargner le spiritueux le plus consommé à La Réunion est loin de satisfaire les professionnels de santé.
Contrairement aux autres spiritueux, le rhum ne subira aucune augmentation de prix. Pour les industriels concernés, c’est un véritable soulagement. Interrogé, le Directeur général du groupe Isautier assure même que cette décision du Gouvernement de ne pas taxer le rhum est logique, dans la mesure où ce produit phare de l’exportation est déjà taxé à près de 80% en métropole. Jérôme Isautier évoque aussi la "cohérence de la politique gouvernementale qui a affirmé son soutien à la filière globale sucre-cannes-rhum qui pèse 12 000 emplois à La Réunion".
Si les industriels se félicitent de cette annonce, du côté des professionnels de santé en revanche, c’est la grogne. L’alcool - et surtout le rhum qui est la boisson alcoolisée la plus consommée -fait des ravages dans l’île. Le nombre de victimes annuel est estimé à 300 000.
David Mété est Responsable du service addictologie au CHR Félix Guyon. Il estime "qu’aucune différence ne doit être faite entre les différents alcools" et déplore le fait que la priorité soit donnée non pas à la santé mais à une économie. Taxer les alcools mais pas le rhum : la mesure semble d’autant plus contradictoire que les boissons sucrées seront aussi taxées.