-Pierre Vergès, vous lancez une grande campagne de pub au niveau national. TF1 s’associe à l’IRT. Est-ce une campagne de plus qui va vanter les atouts de la Réunion ?
Les spots passeront également sur d’autres télés, comme par exemple sur Canal +. Il s’agit d’une campagne exceptionnelle où on a associé Yann Arthus Bertrand qui a réalisé le film « Home » !
La promotion de la Réunion touchera à partir du 20 septembre, les visuels parisiens, les sites internet etc… Oui bien entendu, nous donnerons les valeurs sûres de la Réunion. Mais attention ! hors de question de mentionner ou d’évoquer la grippe A.
Cette campagne de 2 millions d’euros est lancée pour contrer la mauvaise publicité qui s’installe autour de l’île…
-Vous faîtes référence à l’annulation de Johnny Hallyday la semaine dernière pour crainte de grippe A ?
-Il n’y a pas que Johnny Hallyday qui est en passe d’annuler sa venue à la Réunion. On parle aujourd’hui de Garou, de Frédéric François, de Julien Clerc… Je ne reproche pas à ces artistes, leur désaffection. Au Contraire ils ont à payer de lourdes assurances contraignantes pour se protéger de pareille déconvenue.
Je m’appuie plutôt sur des propos de médias nationaux qui donnent des infos qui ne sont pas rassurantes.
Depuis la venue de Roselyne Bachelot, ils ont une attitude qui laisse penser qu’il y a un très grand danger qui plane sur la Réunion.
Ils doivent se souvenir que l’épidémie est mondiale, qu’il y a d’autres contrées plus touchées où il y a aussi hélas des personnes qui sont victimes de la grippe A. Elles aussi présentent des pathologies lourdes.
-Vous reprochez aux journalistes « une médiatisation alarmiste ». Pourquoi en font-il trop ?
-Il faut faire comprendre aux médias, qu’au niveau sanitaire, il n’y a pas le feu au lac. J’ai vu qu’il y avait paradoxalement de la part de la Ministre de la santé, Roselyne Bachelot, une volonté de rassurer et de passer des messages forts en ce sens.
Mais en même temps en voulant rassurer, c’est comme si on devait se préparer au pire. Or à la Réunion, ce n’est pas le cas…
Est-ce que votre nouvelle campagne de publicité sur la Réunion a été pensée et spécialement mise en place pour contrer la mauvaise image de la grippe A ?
-Non pas du tout. Mais Dieu merci elle arrive à point nommé. Prévue depuis plusieurs mois, elle est lancée en parallèle du Salon Top Résa. Elle tombe vraiment au bon moment .Elle vous sera présentée en avant-première au Ciné Cambaie le 18 prochain.
-Va-t on être confronté à un plongeon des chiffres du tourisme identique à celui engendré par le Chik ?
-…(soupir) De 280 000 arrivées de touristes nous sommes remontés péniblement à 400 000 ! Je ferai tout pour que les chiffres ne retombent pas.
Au moment où vous m’interrogez, je me trouve à Sydney, j’ai en face de moi, des décideurs australiens. Je viens de signer leur venue à la Réunion pour affiner un partenariat avec la Réunion….
Le communiqué officiel envoyé par Ile Réunion Tourisme :
L’île de La Réunion pâtit une nouvelle fois d’informations disproportionnées relatives à la grippe A.
Malgré la demande de l’IRT attirant l’attention des pouvoirs publics sur les conséquences néfastes d’une médiatisation alarmiste sur le secteur du Tourisme en particulier, et économique en général, nous n’avons pas été entendus.
C’est ainsi qu’une fois de plus, La Réunion est mondialement reconnue et ce, sans fondement, comme une tête de pont de la grippe A.
Cette situation entraîne déjà l’annulation en série de plusieurs importantes opérations commerciales qui auraient apporté un plus dans le rayonnement extérieur de l’île.
Aujourd’hui malheureusement, nous ne pouvons que constater que si le discours ne change pas, nous allons droit vers de graves difficultés. Nous nous dirigeons vers une nouvelle crise profonde dans le secteur touristique.
Cette situation est réellement regrettable et d’autant plus inadmissible que La Réunion n’est pas le premier des territoires à avoir été touché par cette grippe, ni, actuellement, un des secteurs géographiques les plus touchés par le virus.