Les représentants d’organisations patronales et syndicales ont participé à une table ronde ce mardi. Au centre des débats : la reconduction du bonus Cospar instauré en 2009 après le mouvement contre la vie chère.
Suite à un échange de courriers entre organisations patronales et salariales, les représentants de dix organisations se sont réunis ce mardi pour évoquer le dossier Cospar.
Au coeur des débats : la pérennisation de la prime Cospar, un bonus débloqué pour les bas salaires, après le mouvement contre la vie chère en 2009. Le versement de cette aide financière s’achèvera le 15 décembre prochain.
Pour les syndicats de travailleurs, il était donc essentiel d’interpeller les représentants du patronat et d’obtenir leur appui sur ce dossier. Interrogé, le secrétaire général de la CFDT Jean-Pierre Rivière a résumé les échanges de ce mardi : "nous souhaitons la pérennisation du bonus Cospar. Nous avons pour cela demandé un accord régional interprofessionnel".
Problème : deux visions s’opposent. D’un côté les syndicats réclament la reconduction du bonus Cospar et évoquent l’impact sur le pouvoir d’achat des salariés les plus modestes.
De l’autre, les patrons estiment avoir suffisamment contribué et ne sont pas favorables à une pérennisation du dispositif. Eux aussi soulignent leurs difficultés et mettent sur la table le projet de suppression de certaines exonérations de charge qui selon eux pèsera davantage sur leur chiffre d’affaires.
Les négociations s’annoncent donc âpres, au regard des positions arrêtées de chacune des parties. Côté syndicats, l’objectif est de sauver les 50 euros du bonus Cospar pour "ne pas pénaliser davantage les petits salaires amputés du RSTA".
Les représentants du Medef, de l’UPA et de la CGPME appellent quant à eux à des négociations entreprise par entreprise, afin d’étudier au cas par cas la pertinence de la reconduction du bonus Cospar. Au micro d’Antenne Réunion, le président du Medef Yann de Prince s’est félicité des discussions "constructives" de ce matin entre les différents partenaires.
A La Réunion, 95% des entreprises emploient moins de cinq salariés, ce qui signifie aucune représentation syndicale et exclut les négociations annuelles obligatoires selon le porte-parole de la CFDT.
Aujourd’hui, entre 50 et 60 euros net sont versés chaque mois à près de 40 000 personnes. La prime Cospar valable trois ans a été reconduite pour douze mois. Si aucun accord n’est trouvé entre le patronat et les syndicats, le bonus pourrait disparaitre définitivement.
Un calendrier a été fixé ce mardi. Via un courrier adressé à l’Etat, les acteurs du dossier ont demandé à disposer de données chiffrées afin de mesurer la portée du dispositif et les conséquences pour les entreprises locales. Prochaine réunion prévue le 8 novembre prochain.