Invité du journal télévisé de 19 heures d’Antenne Réunion, l’ancien PDG du groupe Caillé est revenu sur la longue procédure judiciaire et la validation du plan de sauvegarde ce jeudi par le Tribunal de Commerce. Très réservé jusque là, François Caillé a livré son soulagement et justifié les suppressions de postes au sein du groupe éponyme. Ces mesures étaient essentielles selon lui pour maintenir l’entreprise à flot.
Antenne Réunion : C’est la fin de dix-huit mois d’incertitude. Comment vous-sentez-vous ?
François Caillé : je suis avant tout soulagé à titre personnel et pour ma famille aussi car nous venons de vivre dix-huit mois très difficiles. Je suis soulagé pour les 2000 salariés qui conservent leur emploi au sein du groupe et bien évidemment désolé pour ceux qui ont perdu leur emploi. Nous avons fait tout ce qui était possible pour maintenir l’emploi au sein du groupe.
Nous y sommes plutôt bien parvenus. Malheureusement, quelques uns restent sur le carreau comme on dit. Je ne peux pas me féliciter de cela, mais c’était le prix à payer pour que l’ensemble du dispositif survive, que l’on traverse ces turbulences et qu’on reparte de l’avant.
Antenne Réunion : Quelle stratégie allez-vous mettre en place pour rembourser la dette de 221 millions d’euros sur 10 ans ?
François Caillé : La stratégie est simple. Elle consiste à restructurer l’ensemble des sociétés que nous souhaitions conserver dans le périmètre du groupe pour demain. Cette tâche est accomplie aujourd’hui. La restructuration est presque terminée. Il reste des choses à faire dans le domaine de l’automobile mais c’est en cours. En tout cas, tout sera terminé à la fin de l’année.
La deuxième partie de la stratégie visait à se séparer des activités non stratégiques, consommatrices de cash et parfois destructrices de valeurs. Cela est également réalisé. Nous sommes en ordre de marche pour retrouver la rentabilité perdue et la profitabilité, et pouvoir faire face à nos échéances de plan.
Antenne Réunion : Le plan a été validé malgré l’avis défavorable de 40% des créanciers. Vous vous attendiez à des relations difficiles avec eux ?
François Caillé : Les créanciers qui ont refusé le plan sont les créanciers bancaires. En ce qui concerne nos autres créanciers, 95% d’entre eux ont accepté notre plan de sauvegarde. Nous avons pris en compte ce refus. dans les plans tels qu’ils ont été présents, nous n’avons anticipé aucune aide de la part des banques pendant les dix ans qui viennent.
Je reste cependant persuadé que d’ici quelques mois, les relations se seront apaisées. C’est l’appel que je lance aux banques locales : de nous entendre et de nous donner notre chance dans les années qui viennent. Nous restons le groupe local le plus important sur l’île en termes de chiffre d’affaires et d’emplois. Je pense qu’il est inimaginable d’envisager une rupture totale entre le monde bancaire et le groupe Caillé.