Représentants du MEDEF Réunion, de la FEDOM, de la FRBTP et des chefs d’entreprise se sont retrouvés ce matin en vue de faire le point sur les avancées de la LODEOM qui ne sont pas encore suffisantes.
Les semaines, les mois et bientôt les années passent, mais certaines choses ont du mal à décoller. C’est le cas de la LODEOM si on écoute d’une oreille attentive les chefs d’entreprise de la Réunion conviés ce matin par François Caillé, président du MEDEF Réunion, et Alain Tissier, président de la commission économie du même syndicat patronal.
Depuis la présentation en juillet 2008 de la Loi d’Orientation pour le Développement de l’Outre-Mer (LODEOM) devant le conseil des ministres et de la loi votée en mai 2009, il semble que tout est loin d’être rentré en ordre de marche. Des décrets restent en effet encore en suspens, ce qui n’est évidemment pas du goût des entreprises réunionnaises.
Par exemple, quid de la taxe professionnelle, du logement et des zones franches ? Des thèmes sensibles et certes récurrents qui restent à peaufiner. " Il y a encore un flou artistique au niveau des chefs d’entreprise ", selon François Caillé.
Quant à Jean-Marie Le Bourvellec, président de la FRBTP, il estime que la solution réside dans " une cohésion entre le secteur privé et le secteur public pour y arriver ". Une autre proposition émise qui pourrait, il faut l’espérer, faire avancer l’économie locale. Pas évident quand on sait que " la conjoncture économique actuelle n’est pas favorable ".
Et ce n’est pas l’outil récemment mis en place, à savoir un beau tableau pour calculer les éxonérations de charges qui suffira. Mais c’est toujours un début... Quoique ! Un chef d’entreprise portois, spécialisé dans les enduits pour le bâtiment n’est pas de cet avis.
Avant que la LODEOM entre en piste, son entreprise comptait 9 salariés. La LODEOM mise en place, elle a embauché quatre autres personnes pour pouvoir bénéficier des éxonérations de charges prônées par la LODEOM. Or, ironie de l’histoire, elles seraient valables à condition que l’entreprise ne possède que 9 salariés. C’est le serpent qui se mord la queue.
" Comment dois-je faire maintenant ? Il faut que je licencie alors ? On en est vraiment qu’au stade de l’interprétation. C’est le flou artistique. Y a de quoi baisser les bras. Sans arrêt, les textes changent. A la base la LODEOM est faite pour créer des emplois, pas le contraire ", résume ce chef d’entreprise au ras-le-bol effectif.
Il faudra certainement faire beaucoup mieux si la Réunion ne veut pas connaître à nouveau des licenciements massifs. Sur 24 000 ouvriers du bâtiment et travaux publics, 7 000 on été licenciés. Au vu de tels chiffres, il est temps que l’LODEOM passe à la vitesse supérieure.