Rencontre avec Margaret Robert Mucy, la Présidente de l’Association VALCORE qui organise la premier village de la diaspora réunionnaise les 14,15 et 16 octobre prochain. Une occasion selon elle de lutter contre toutes les discriminations.
Pourquoi organiser ce premier village de la diaspora réunionnaise ?
L’objectif principal de ce 1er village de la Diaspora est de démontrer le dynamisme, la qualité et la variété d’une diaspora réunionnaise discrète et efficace qui s’est implantée dans le monde entier.
Les créoles réunionnais rivalisent de mérite sur les cinq continents et dans tous les corps de métiers… Ce sont ces ambassadeurs naturels de l’excellence créole que nous avons choisi d’inviter lors de ces journées. Pour qu’ils témoignent devant nos jeunes et nos décideurs de leur carrière exceptionnelle et de leur trajectoire exemplaire.
Mais également pour rompre avec le cliché d’une Ile de la Réunion stigmatisées par les événements sociaux du chaudron et présenter un Département tourné vers la réussite par la qualité d’une diaspora.
Les objectifs et les enjeux de ce 1er village sont multiples. D’une part, il s’agit de revaloriser et d’optimiser la politique de mobilité si cruciale pour une ile comme la notre ; mettre en place une politique rationnelle de « retour des expatriés » ; favoriser la création d’un réseau d’entraide dans les pays d’accueil ; renforcer des échanges économiques et culturels ; s’engager plus activement dans la voie de la mobilité et favoriser le recrutement des réunionnais expatriés par la signature de chartes ou de conventions ; avoir une meilleure visibilité de la diaspora grâce à une cartographie affinée ; bénéficier du transfert du savoir faire des réunionnais expatriés dans différents secteurs d’activités ; favoriser la création de réseaux dans les pays d’implantation.
Pourquoi faire témoigner des réunionnais qui ont réussi dans le monde entier ?
Longtemps dissimulée sous « le boisseau », la diaspora réunionnaise ne s’est jamais illustrée par des médias interposés. Nous souhaitons aujourd’hui donner aux réunionnais expatriés l’opportunité de s’exprimer auprès des jeunes, de mettre en évidence les avantages, les écueils à éviter et les astuces pour favoriser l’intégration ; d’orienter et de conseiller les jeunes désireux de se rendre dans le pays concerné.
Les témoignages des expatriés suivis d’échanges permettront de susciter des vocations parmi les jeunes par l’exemplarité. Il s’agira de donner l’opportunité à chaque réunionnais expatrié d’optimiser leur carrière professionnelle dans le cadre d’un forum de l’emploi favorisant ainsi la mise en relation des employeurs souhaitant recruter ; de mettre en lumière leur candidature pour un poste vacant sur le plan local. A ce titre, plusieurs entreprises réunionnaises souhaitent rencontrer ces potentiels réunionnais. De nouer des partenariats économiques inédits avec les investisseurs des pays d’accueil et d’identifier des niches d’affaires susceptibles d’être importées à la Réunion dans le cadre d’un espace business.
Est-ce plus facile aujourd’hui pour un réunionnais de travailler à l’extérieur ?
La place de la Réunion dans l’Océan Indien est un atout considérable sur le plan géo politique. La beauté de son patrimoine conjuguée à la pluralité de sa population sont mondialement reconnues et appréciées. Au-delà de ces clichés idylliques, la Réunion affiche un taux de chômage de 25 %. Compte tenu de l’étroitesse de son territoire et d’une petite économie insulaire et nonobstant le dynamisme des entreprises locales, la Réunion peut difficilement absorber tous les nouveaux diplômés et/ou les jeunes sans qualification.
La mobilité constitue une alternative à ce chômage endémique et offre la possibilité aux réunionnais de construire une carrière enrichissante, originale et variée en dehors de nos frontières.
Par ailleurs, les perspectives qualitatives et quantitatives d’emploi étant plus élargies et plus diversifiées sur les 5 continents, elles permettent aux réunionnais de se réaliser professionnellement. Les moyens de communication se sont multipliés ces dernières années au travers de l’internet et ont favorisé les échanges professionnels et universitaires.
Enfin, les réunionnais ont démontré leur capacité d’adaptation et leur volonté de partir à la conquête du Globe. Des dispositifs d’accompagnement du CNARM et de l’ANT ont encouragé de telles initiatives. Des campagnes de recrutement réalisées par la SNCF, le Groupe Accor sur le plan local pour des postes à pourvoir en Métropole ont connu un succès sans précédent. Des destinations originales (exemple le Québec ou l’Australie) séduisent de plus en plus des réunionnais.
Quels sont les exemples de réussite flagrante aujourd’hui ?
Les exemples abondent et il serait vain dans les cités tous. Cependant, plusieurs renommées sont réunionnaises : Memona HINTERMANN (grand reporter), Jacques DE CHATEAUVIEUX (PDG du Groupe Bourbon), Jackson RICHARDSON (Handballeur), Guillaume HOARAU (Footballeur), Florent SINAMA PONGOLLE (Footballeur), Christian DIJOUX (énarque et DG d’un grand groupe européen médical), Sébastien FOLIN (animateur TV).
Cette diaspora a-t-elle envie de revenir au pays ou a-t-elle définitivement la page ?
Question ambivalente par nature, elle mérite cependant une réponse multiple.
Les réunionnais ayant créés, hors du sol natal, leur propre entreprise ou se sont implantés dans différents pays, ont fixé, leur centre d’intérêts ailleurs. Cela ne signifie pas qu’ils soient détachés du sort et du développement de la Réunion, bien au contraire !
Les nombreux échanges avec les « diasporés réunionnais » pour l’organisation effective de la manifestation ont mis en évidence un intérêt spontané des expatriés pour leur île. Les initiatives culturelles, socio-économiques présentées par les diaspores eux-mêmes traduisent un véritable engouement pour leur développement de leur ile. Ces indicateurs démontrent bien l’attachement des réunionnais à leur ile.
Quant à ceux qui ont su enrichir leur parcours intellectuel et professionnel et montrer leur ferme volonté de s’investir pour leur île et d’y revenir, il est de notre devoir, aujourd’hui, de les soutenir et de les accompagner dans leurs recherches. A ce titre, plus de la moitié des expatriés réunionnais souhaitent revenir et rencontrer des employeurs potentiels et/ou nouer des partenariats économiques inédits avec des investisseurs locaux.
En tout cas, rares sont les réunionnais qui ont définitivement tourné la page, car, ne serait-ce que pour des raisons affectives, le sol natal est le vecteur le plus délicat de la sensibilité réunionnaise.
Les déçus d’un jour ne se transformerons jamais en déçus d’une vie.
Comment optimiser la politique de mobilité aujourd’hui ?
Les conclusions du premier Village apporteront des réponses à cette question majeure : comment soutenir et accompagner ceux et celles qui prennent la décision un jour de « sauter la mer et d’aller voir ailleurs d’autres horizons » ?
Ici est maintenant, il est grand temps, même si beaucoup de choses ont été mises en place par les puissances publiques locales, de poser des bases nouvelles où l’homme doit être porté au centre de l’action, ce qui n’a pas toujours été le cas.
Prendre l’initiative de « sauter la mer »demeure un acte de courage et d’abnégation, souvent pour ceux dont les sentiments réunionnais sont bien enracinés.
L’acte d’éloignement loin de sa famille, de ses proches et de ses amis est souvent vécu comme une déchirure. « Partir c’est mourir un peu ».
Cependant, il faut bien se rendre à l’évidence, l’informatique a révolutionné nos échanges et le chômage constitue un fléau local.
Au-delà de ce qui se fait aujourd’hui, il conviendrait de compléter les dispositifs par la mise en place d’orientations nouvelles :
- tutorat d’entreprise,
- accord de placement au sein de familles volontaires sous réserve de réciprocité,
- financement par le secteur privé, d’études et de formations spécifiques
- envoi de produits pays aux diaspores
- mise en place de conventions avec les médias privés pour faciliter les échanges verbaux avec les familles,
- création de liens sociaux dans le pays d’accueil au travers de projets fédérateurs d’origine associative et institutionnelle,
- instaurer une mobilité alternante,
- bourses d’études financées par les initiatives privées et d’entreprises.
Mettre l’homme au centre de l’action est pour VALCORÉ lui donner la certitude que la solidarité n’est pas un vain mot.
Vous préconisez la préférence régionale lors des embauches, ne pensez-vous pas que cela puisse être un facteur discriminant ?
A compétence égale (savoir, savoir-faire et savoir-être) et niveau de qualification (diplôme et grade), il est logique que le réunionnais, nanti de la volonté de s’investir pour son île et doté d’une expérience professionnelle réussie, soit l’objet d’une préférence.
Au nom de quel principe républicain, cette idée serait discriminante ?
A contrario, peut-on continuer à accepter que la discrimination locale, à l’égard des réunionnais compétents, et diplômés, soit exercée outrageusement et ouvertement tous les jours lors de recrutement ? A ce titre, le mea culpa discret de chefs d’entreprise locaux sur leur préférence européenne conforte bien l’idée de la persistance du syndrome « du goyave de France ».
D’autre part, aucune voix n’ose s’insurger contre des discriminations raciales et sociales exercées à l’égard des réunionnais dans l’Hexagone lors de leur installation (exemple : pour trouver un logement : présentation de fiches de paie à salaire élevé, caution multiple, le phénotype comme critère d’attribution…).
Enfin, des politiques de préférence régionales d’outre-mer informelles ou formalisées pratiquées en Nouvelle Calédonie, à Tahiti, en Corse ou aux Antilles ne soulèvent aucune objection ou ne provoquent aucun grincement de dents de la part des pouvoirs publics ni de la population. La Réunion aurait-elle honte de publier aux quatre vents son intérêt pour ses compétences locales ? « Nou lé pa plus, nou lé pas moins » scandent plusieurs voix locales, souvent plus compte tenu de notre capital friendly, notre faculté d’adaptation, notre tolérance aiguisée, notre relationship et notre capacité à nous dépasser face à l’adversité et ce malgré nos handicaps structurels originels et nos origines modestes. Ces cadastres comportementaux constituent des compétences intrinsèques essentielles et déterminantes lors de recrutement.
Vous avez vous-même traversé la mer à la recherche d’expériences nouvelles. Qu’en avez-vous retenu ?
Mes études supérieures et ma carrière professionnelle dans des contextes économiques singuliers (Canada, Suisse, Europe, Antilles françaises et Caraïbes voire USA) m’ont permis de mener une réflexion approfondie à la fois psychologique et sociologique sur ma propre vision du monde, sur le sens accordé aux valeurs humaines et ont contribué à ma sensibilité humaniste.
Cette ouverture à l’international, cette confrontation sociologique plurielle et la prise en compte des rapports socio-productifs spécifiques voire inédits, ont favorisé ma construction identitaire et professionnelle. Le respect des délais et des engagements, la prise d’initiative, l’innovation, le respect de l’individu dans sa différence, la gestion du stress, la polyvalence, la qualité et la conscience professionnelle, sont essentiels dans certains pays ont forgé ma rigueur professionnelle et mon professionnalisme. On grandit au contact des autres et on pratique la tolérance et l’acceptation de l’autre dans sa différence.
Pourquoi organiser ce premier village de la diaspora réunionnaise ?
L’objectif principal de ce 1er village de la Diaspora est de démontrer le dynamisme, la qualité et la variété d’une diaspora réunionnaise discrète et efficace qui s’est implantée dans le monde entier.
Les créoles réunionnais rivalisent de mérite sur les cinq continents et dans tous les corps de métiers… Ce sont ces ambassadeurs naturels de l’excellence créole que nous avons choisi d’inviter lors de ces journées. Pour qu’ils témoignent devant nos jeunes et nos décideurs de leur carrière exceptionnelle et de leur trajectoire exemplaire.
Mais également pour rompre avec le cliché d’une Ile de la Réunion stigmatisées par les événements sociaux du chaudron et présenter un Département tourné vers la réussite par la qualité d’une diaspora.
Les objectifs et les enjeux de ce 1er village sont multiples. D’une part, il s’agit de revaloriser et d’optimiser la politique de mobilité si cruciale pour une ile comme la notre ; mettre en place une politique rationnelle de « retour des expatriés » ; favoriser la création d’un réseau d’entraide dans les pays d’accueil ; renforcer des échanges économiques et culturels ; s’engager plus activement dans la voie de la mobilité et favoriser le recrutement des réunionnais expatriés par la signature de chartes ou de conventions ; avoir une meilleure visibilité de la diaspora grâce à une cartographie affinée ; bénéficier du transfert du savoir faire des réunionnais expatriés dans différents secteurs d’activités ; favoriser la création de réseaux dans les pays d’implantation.
Pourquoi faire témoigner des réunionnais qui ont réussi dans le monde entier ?
Longtemps dissimulée sous « le boisseau », la diaspora réunionnaise ne s’est jamais illustrée par des médias interposés. Nous souhaitons aujourd’hui donner aux réunionnais expatriés l’opportunité de s’exprimer auprès des jeunes, de mettre en évidence les avantages, les écueils à éviter et les astuces pour favoriser l’intégration ; d’orienter et de conseiller les jeunes désireux de se rendre dans le pays concerné.
Les témoignages des expatriés suivis d’échanges permettront de susciter des vocations parmi les jeunes par l’exemplarité. Il s’agira de donner l’opportunité à chaque réunionnais expatrié d’optimiser leur carrière professionnelle dans le cadre d’un forum de l’emploi favorisant ainsi la mise en relation des employeurs souhaitant recruter ; de mettre en lumière leur candidature pour un poste vacant sur le plan local. A ce titre, plusieurs entreprises réunionnaises souhaitent rencontrer ces potentiels réunionnais. De nouer des partenariats économiques inédits avec les investisseurs des pays d’accueil et d’identifier des niches d’affaires susceptibles d’être importées à la Réunion dans le cadre d’un espace business.
Est-ce plus facile aujourd’hui pour un réunionnais de travailler à l’extérieur ?
La place de la Réunion dans l’Océan Indien est un atout considérable sur le plan géo politique. La beauté de son patrimoine conjuguée à la pluralité de sa population sont mondialement reconnues et appréciées. Au-delà de ces clichés idylliques, la Réunion affiche un taux de chômage de 25 %. Compte tenu de l’étroitesse de son territoire et d’une petite économie insulaire et nonobstant le dynamisme des entreprises locales, la Réunion peut difficilement absorber tous les nouveaux diplômés et/ou les jeunes sans qualification.
La mobilité constitue une alternative à ce chômage endémique et offre la possibilité aux réunionnais de construire une carrière enrichissante, originale et variée en dehors de nos frontières.
Par ailleurs, les perspectives qualitatives et quantitatives d’emploi étant plus élargies et plus diversifiées sur les 5 continents, elles permettent aux réunionnais de se réaliser professionnellement. Les moyens de communication se sont multipliés ces dernières années au travers de l’internet et ont favorisé les échanges professionnels et universitaires.
Enfin, les réunionnais ont démontré leur capacité d’adaptation et leur volonté de partir à la conquête du Globe. Des dispositifs d’accompagnement du CNARM et de l’ANT ont encouragé de telles initiatives. Des campagnes de recrutement réalisées par la SNCF, le Groupe Accor sur le plan local pour des postes à pourvoir en Métropole ont connu un succès sans précédent. Des destinations originales (exemple le Québec ou l’Australie) séduisent de plus en plus des réunionnais.
Quels sont les exemples de réussite flagrante aujourd’hui ?
Les exemples abondent et il serait vain dans les cités tous. Cependant, plusieurs renommées sont réunionnaises : Memona HINTERMANN (grand reporter), Jacques DE CHATEAUVIEUX (PDG du Groupe Bourbon), Jackson RICHARDSON (Handballeur), Guillaume HOARAU (Footballeur), Florent SINAMA PONGOLLE (Footballeur), Christian DIJOUX (énarque et DG d’un grand groupe européen médical), Sébastien FOLIN (animateur TV).
Cette diaspora a-t-elle envie de revenir au pays ou a-t-elle définitivement la page ?
Question ambivalente par nature, elle mérite cependant une réponse multiple.
Les réunionnais ayant créés, hors du sol natal, leur propre entreprise ou se sont implantés dans différents pays, ont fixé, leur centre d’intérêts ailleurs. Cela ne signifie pas qu’ils soient détachés du sort et du développement de la Réunion, bien au contraire !
Les nombreux échanges avec les « diasporés réunionnais » pour l’organisation effective de la manifestation ont mis en évidence un intérêt spontané des expatriés pour leur île. Les initiatives culturelles, socio-économiques présentées par les diaspores eux-mêmes traduisent un véritable engouement pour leur développement de leur ile. Ces indicateurs démontrent bien l’attachement des réunionnais à leur ile.
Quant à ceux qui ont su enrichir leur parcours intellectuel et professionnel et montrer leur ferme volonté de s’investir pour leur île et d’y revenir, il est de notre devoir, aujourd’hui, de les soutenir et de les accompagner dans leurs recherches. A ce titre, plus de la moitié des expatriés réunionnais souhaitent revenir et rencontrer des employeurs potentiels et/ou nouer des partenariats économiques inédits avec des investisseurs locaux.
En tout cas, rares sont les réunionnais qui ont définitivement tourné la page, car, ne serait-ce que pour des raisons affectives, le sol natal est le vecteur le plus délicat de la sensibilité réunionnaise.
Les déçus d’un jour ne se transformerons jamais en déçus d’une vie.
Comment optimiser la politique de mobilité aujourd’hui ?
Les conclusions du premier Village apporteront des réponses à cette question majeure : comment soutenir et accompagner ceux et celles qui prennent la décision un jour de « sauter la mer et d’aller voir ailleurs d’autres horizons » ?
Ici est maintenant, il est grand temps, même si beaucoup de choses ont été mises en place par les puissances publiques locales, de poser des bases nouvelles où l’homme doit être porté au centre de l’action, ce qui n’a pas toujours été le cas.
Prendre l’initiative de « sauter la mer »demeure un acte de courage et d’abnégation, souvent pour ceux dont les sentiments réunionnais sont bien enracinés.
L’acte d’éloignement loin de sa famille, de ses proches et de ses amis est souvent vécu comme une déchirure. « Partir c’est mourir un peu ».
Cependant, il faut bien se rendre à l’évidence, l’informatique a révolutionné nos échanges et le chômage constitue un fléau local.
Au-delà de ce qui se fait aujourd’hui, il conviendrait de compléter les dispositifs par la mise en place d’orientations nouvelles :
- tutorat d’entreprise,
- accord de placement au sein de familles volontaires sous réserve de réciprocité,
- financement par le secteur privé, d’études et de formations spécifiques
- envoi de produits pays aux diaspores
- mise en place de conventions avec les médias privés pour faciliter les échanges verbaux avec les familles,
- création de liens sociaux dans le pays d’accueil au travers de projets fédérateurs d’origine associative et institutionnelle,
- instaurer une mobilité alternante,
- bourses d’études financées par les initiatives privées et d’entreprises.
Mettre l’homme au centre de l’action est pour VALCORÉ lui donner la certitude que la solidarité n’est pas un vain mot.
Vous préconisez la préférence régionale lors des embauches, ne pensez-vous pas que cela puisse être un facteur discriminant ?
A compétence égale (savoir, savoir-faire et savoir-être) et niveau de qualification (diplôme et grade), il est logique que le réunionnais, nanti de la volonté de s’investir pour son île et doté d’une expérience professionnelle réussie, soit l’objet d’une préférence.
Au nom de quel principe républicain, cette idée serait discriminante ?
A contrario, peut-on continuer à accepter que la discrimination locale, à l’égard des réunionnais compétents, et diplômés, soit exercée outrageusement et ouvertement tous les jours lors de recrutement ? A ce titre, le mea culpa discret de chefs d’entreprise locaux sur leur préférence européenne conforte bien l’idée de la persistance du syndrome « du goyave de France ».
D’autre part, aucune voix n’ose s’insurger contre des discriminations raciales et sociales exercées à l’égard des réunionnais dans l’Hexagone lors de leur installation (exemple : pour trouver un logement : présentation de fiches de paie à salaire élevé, caution multiple, le phénotype comme critère d’attribution…).
Enfin, des politiques de préférence régionales d’outre-mer informelles ou formalisées pratiquées en Nouvelle Calédonie, à Tahiti, en Corse ou aux Antilles ne soulèvent aucune objection ou ne provoquent aucun grincement de dents de la part des pouvoirs publics ni de la population. La Réunion aurait-elle honte de publier aux quatre vents son intérêt pour ses compétences locales ? « Nou lé pa plus, nou lé pas moins » scandent plusieurs voix locales, souvent plus compte tenu de notre capital friendly, notre faculté d’adaptation, notre tolérance aiguisée, notre relationship et notre capacité à nous dépasser face à l’adversité et ce malgré nos handicaps structurels originels et nos origines modestes. Ces cadastres comportementaux constituent des compétences intrinsèques essentielles et déterminantes lors de recrutement.
Vous avez vous-même traversé la mer à la recherche d’expériences nouvelles. Qu’en avez-vous retenu ?
Mes études supérieures et ma carrière professionnelle dans des contextes économiques singuliers (Canada, Suisse, Europe, Antilles françaises et Caraïbes voire USA) m’ont permis de mener une réflexion approfondie à la fois psychologique et sociologique sur ma propre vision du monde, sur le sens accordé aux valeurs humaines et ont contribué à ma sensibilité humaniste.
Cette ouverture à l’international, cette confrontation sociologique plurielle et la prise en compte des rapports socio-productifs spécifiques voire inédits, ont favorisé ma construction identitaire et professionnelle. Le respect des délais et des engagements, la prise d’initiative, l’innovation, le respect de l’individu dans sa différence, la gestion du stress, la polyvalence, la qualité et la conscience professionnelle, sont essentiels dans certains pays ont forgé ma rigueur professionnelle et mon professionnalisme. On grandit au contact des autres et on pratique la tolérance et l’acceptation de l’autre dans sa différence.