La facture est passée de 600 millions d’euros à 1milliard 91 millions. Les 33 kilomètres de nouvelle route valent leur pesant d’or.
En même temps, elle n’a pas de prix, car elle va permettre de donner une réelle bouffée d’oxygène, d’abord aux automobilistes, mais également à l’activité économique de l’île.
En effet le temps de trajet étant diminué de deux tiers, l’Etang-Salé ne sera plus qu’à 20 minutes de Saint-Paul.
Ainsi les entreprises pourront diminuer leur temps de déplacement au bénéfice d’un accroissement de leur activité. C’est du moins ce qu’espèrent plusieurs chefs d’entreprise.
Les grandes dates et les principaux chiffres du projet :
25 juin 1998 : choix par l’assemblée plénière du Conseil
Général d’une route express sans péage, financée par la
Région Réunion et l’Europe.
Décembre 2000 janvier 2001 : enquête publique.
3 mai 2002 : décret déclarant l’opération d’utilité publique et le permis de construire de la route.
Mai 2003 : premier coup de pioche. Livraison fin 2008 début 2009.
Coût de la Route des Tamarins.
Le coût total est de 970 millions d’Euros, valeurs juin 2005. Répartition du financement : - Région Réunion 895 millions €, - Europe : 75 millions €.
81 millions d’euros, études nécessaires à la réalisation du chantier.
39 millions d’euros, acquisitions de terrain et relogement des familles. 763 parcelles représentant 409 hectares ont été rachetées à 420 propriétaires.
850 millions d’euros, travaux de la route.
4 ouvrages exceptionnels :
Viaduc de Saint-Paul. Long de 756 m, en forme de S, il s’élève du niveau de la mer jusqu’à 213 m d’altitude. Viaduc de Saint-Paul
Pont de Trois-Bassins. 374.80 m ouvrage en béton à précontrainte extradossée. Sur le site photos et infos sur le Pont de la Ravine de Trois-Bassins.
Pont de la Grande-Ravine. 300 de long au-dessus de 170 m d’aplomb.
Pont de la ravine Fontaine. 200 m de long, il surplombe la ravine de 110 m de profondeur.
10 ouvrages d’art non courants de la route des Tamarins en structure mixte métal Béton également appelée bi-poutres.
Sur le site : Pont Ravine des Avirons et Ravine Ruisseau.
1 tunnel.
Le tunnel du Cap La Houssaye. Ce tunnel est double, il se compose de deux tubes décalés de 9 m de hauteur. D’une longueur respective de 368 m et
323 m, ces deux tubes sont séparés de 26 m. Recevant chacun trois voies de circulation, il font 15 m de large sur 8 m de haut, au niveau de la clé
de voûte. Les tunnels sont réalisés sans tunnelier ni explosif. Étant donné la nature du terrain, c’est la méthode traditionnelle, à la pelle qui a été
retenue.
On réalise tout d’abord les 20 premiers mètres du tunnel côté Sud puis on change de côté et on reprend le creusement côté Nord, afin de rejoindre
l’amorce précédemment réalisée.
Le creusement est réalisé en deux temps. D’abord la demi-section supérieur correspondant à la voûte du tunnel ( calotte ) sur toute la longueur pour
s’assurer de la stabilité du terrain. Puis la demi-section inférieure délimitée par les parois verticales du tunnel ( le stross ).
Pour réaliser le percement, on creuse par passe de 2 m. Un soutènement est systématiquement mis en place.
Une fois les deux tunnels entièrement percés, on réalisera une coque en béton de 50 à 60 cm d’épaisseur pour assurer la tenue de l’ouvrage.
La dernière phase de travaux consistera ensuite à équiper les tunnels : éclairage, plots de balisage lumineux, réseau incendie, signalisation....
Budget 26.6 millions d’euros ; 32 000 m3 de béton ; 75 000 m3 de déblais. Tunnel de cap La Houssaye et viaducs de Fleurimont
2 Tranchées couvertes.
La tranchée couverte de la falaise du Cap La Houssaye : elle démarre 30 m sous la crête de la falaise, mesure 200 m de long et débouche sur la Savane.
La tranchée couverte de Piton Bois-de-Nèfles fait 220 m de long et traverse le quartier Bois-de-nèfles.
9 échangeurs routiers.
Saint-Paul (RN1, centre-ville, RD6, RD5) ; Plateau Caillou (RD6) ; L’Éperon (RD10, route du Théâtre) ; L’Hermitage (vers la Saline-les-Hauts et la Saline-les-Bains) ; Le Barrage (RD9) ; Les colimaçons (RD12) ; Stella (RD11) ; Le Portail (desserte Saint-Leu) ; Étang-Salé.
Environnement et La Route des Tamarins.
675 000 jeunes plants, 100 000 plants arbustifs, 3 700 bosquets de tamarins pré-cultivés et replantés, ont été sélectionnés et mis en pépinière pour la
végétalisation des talus et des emprises de la route.
La route des Tamarins traverse trois milieu naturels très différents :
La zone humide de l’Étang Saint-Paul.
La savane du Cap La Houssaye.
La forêt domaniale de l’Étang-Salé.
Différentes essences ont été retenues pour les plantations. Pour la zone humide : plantes grimpantes, jardin d’eau avec songe et papyrus, cocotiers et
palmiers, palmiers royaux, orangers, haies... Pour les zones sèches : lataniers, baobabs, benjoins, brachychitons, aloès, tamarins... Pour la forêt de
l’Étang-Salé des plantations arbustives.
Respect de la faune et de la flore.
Viaduc de Saint-Paul : les paille-en-queue accéderont librement à leurs nids grâce aux trous réalisés dans les filets de la falaise.
La Grande Ravine étant un site de nidification des puffins de baillon, les haubans ou suspensions ont été interdits dans la construction du pont pour éviter
que les oiseaux ne s’y heurtent.
Protection de l’eau.
Le réseau d’assainissement et le drainage est entièrement sécurisé contre la pollution. Les ouvrages hydrauliques de rétablissement des écoulements
naturels et les bassins de décantation et de retenue s’intègrent dans la topologie des sites. Ils ont été spécialement étudiés pour éviter toute pollution ou
stagnation de l’eau. Les bassins de décantation devront se vider en 72 heures, pour empêcher entre autre la reproduction des moustiques. Toute l’eau qui tombe sur les plateformes routières est collectée et traitée dans les bassins de décantation avant d’être relâchée dépolluée dans la nature.
Impact sur l’économie et l’emploi.
Plus de 1 500 emplois directs créés.
Les besoins on été anticipés grâce à un comité de pilotage qui a planché dès 2202, sur la question des formations nécessaires pour la réalisation des
travaux. Trois programmes de formation ont, dans cet objectif, été élaborés par la Région, en partenariat avec l’ANPE, la FRBTP, la chambre des métiers,
l’IUT de génie civil, l’ARFOBAT et la DDE, l’ensemble représentant 2,4 millions d’euros financés à 60% par l’Union européenne et à 40% par la région. Près
de 700 stagières ont pu ainsi bénéficier, depuis trois ans, de ces différents volets en recevant des formations diverses et variées : conducteur d’engins,
coffreur-balncheur, grutier, soudeur, topographe, laborantin, chef d’équipe et chef de chantier... Outre on rôle dans l’aménagement du territoire, la route
des Tamarins aura donc été, durant sa construction, un formidable moteur économique qui aura permis de relancer l’activité du BTP via la création de
plus de 1 500 emplois directs - dont 15 % à des postes d’encadrement - et 1 500 emplois indirects.