Au lendemain de la publication de l’article dans le magazine Challenge sur le classement annuel des 500 plus grosses fortunes de France, François Caillé répond aux questions de linfo.re.
Le Réunionnais pointent à la 210ème place.C’est une première pour le président du groupe de sociétés Caillé !
Un classement qui a surpris nos internautes car il y a moins d’une semaine, le Groupe recevait des banques près de 18 millions d’euros pour relancer ses affaires.
Linfo.re : Vous entrez pour la première fois dans le classement des 500 plus grosses fortunes françaises, vous y attendiez-vous ?
Absolument pas ! Tout simplement parce que cette fortune dont on parle est purement théorique. Elle représente, a priori, la valeur des parts que nous possédons, ma famille et moi, dans le Groupe Caillé. Valeur calculée par le magazine Challenge sur des bases que j’ignore, et qui reste donc plus que « discutable ». Valeur d’autre part fluctuante et même virtuelle car si vous n’avez pas d’acheteur, que valent vos parts d’une Société ?
Il ne s’agit aucunement d’actifs mobiliers ou immobiliers, parfaitement identifiables et cessibles à tout moment. Donc pas de fortune personnelle. Pour s’en convaincre, il suffit d’ailleurs de savoir que je ne suis pas imposable à l’Impôt Sur la Fortune (ISF).
Ceci étant, je suis satisfait de constater que notre Groupe est désormais reconnu sur le plan national et que sa valorisation, même théorique comme je le dis plus haut, atteint des montants plus que sympathiques.
Linfo.re : Qu’est-ce que cela représente pour vous ?
Rien de spécial, et en tout cas aucune fierté particulière.
À vrai dire, je trouve même que cela tombe mal, puisque nous traversons la plus grave crise de notre histoire et que sommes en train de demander à nos collaborateurs de se serrer la ceinture. Leur faire croire en ce moment que leur patron est riche à millions ne me paraît pas très opportun, d’autant plus, une fois encore, que cette « fortune » repose sur la valeur du Groupe et donc sur la capacité de celui-ci à affronter la tourmente sans trop de casse.
Ce que j’aimerais que tous les Réunionnais comprennent, c’est que ma seule véritable richesse, la seule qui ait de la valeur à mes yeux, ce sont les entreprises que j’ai crées et que je dirige, les marques prestigieuses que nous représentons, et le capital humain de grande qualité que nous avons, à tous les échelons de notre Groupe.
Vous voyez, nous sommes très éloignés des clichés de millionnaires et du bling-bling … ! Point de yacht, de jet privé et autres joujoux de luxe.
Linfo.re : N’y a t il pas une contradiction entre le fait de recevoir 18 millions pour relever ses affaires et intégrer ce prestigieux classement ?
Pas du tout. Cela met simplement en évidence un élément que les gens ont souvent tendance à zapper : celui de l’extrême vulnérabilité d’un Groupe, quelle que soit sa taille ou sa surface financière. Lorsque Lehman Brothers et General Motors déposent leur bilan ou que Toyota perd, pour la 1e fois de son histoire, des milliards d’Euros, on ne peut pas s’étonner que la branche automobile du Groupe Caillé connaisse quelques difficultés. Il s’agit donc de ne pas faire d’amalgame et ne pas tout mélanger.
Linfo.re : Dernière question : vous avez été décoré hier de la légion d’honneur, cela représente quoi pour vous ?
Une immense fierté pour le républicain convaincu que je suis.
Mais aussi beaucoup d’humilité lorsque que je pense à la liste des grands hommes qui ont été ainsi distingués.
Je veux y voir simplement la reconnaissance des valeurs qui m’animent, celle de l’homme, au-delà du chef d’entreprise et de ses trophées.