Un frisson d’optimisme : sur un plan individuel et sur un plan collectif, les indicateurs enregistrent un sursaut, même si le moral reste toujours bas et que le niveau de pessimisme est toujours marqué avec de fortes inquiétudes sur l’avenir économique et social de l’île (84%).
La crainte du chômage n’a jamais été aussi présente et le potentiel de mobilisation sociale demeure, centré sur le risque de conflits internes aux entreprises ou au sein d’une branche d’activités, comme les évènements récents l’ont confirmé.
En outre, le sentiment de pauvreté et d’exclusion progresse encore ce trimestre, occupant depuis un an la 3° place du podium des inquiétudes des Réunionnais. Les moteurs d’une reprise solide sont encore grippés, avec une balance incertaine entre le potentiel de dépenses (effet prime Cospar Medef élargie à toutes les entreprises ( ?), versement du RSTA, …) et les rétentions liées à la hausse du chômage, l’arrêt de nombreux contrats CDD et les inquiétudes sur l’avenir de sa situation professionnelle :
- nouveaux comportements des Réunionnais avec une consommation encore impactée quantitativement et qualitativement,
- effet prime dans le secteur automobile nettement moindre qu’en métropole,
- commandes dans le BTP en panne, aussi bien publiques que privées (alors qu’on note une reprise des ventes immobilières dans le neuf en métropole grâce à la loi Scellier, les décrets d’application pour les DOM qui la rendent encore plus attractive tardent …),
-moins de prêts bancaires accordés, aussi bien pour les investissements, le secteur immobilier mais aussi les prêts à la consommation.
« Dépenser moins, différemment et pas à n’importe quel prix », telle est la formule synthétisant les nouveaux comportements des Réunionnais : arbitrage au quotidien, report des grosses dépenses, frein sur les achats jugés non nécessaires, chasse aux promotions, stockage des bonnes affaires, préoccupation de son pouvoir d’achat, progression des marques MDD (marques des enseignes GMS), recherche du « vrai prix » pour les marques internationales ou locales, décision plus réfléchie, épargne par crainte de lendemain difficile,…
Cependant, dans ces moments difficiles, le secteur des TIC (téléphone mobile, TV payante, Internet, …) se porte plutôt bien, ainsi que les loisirs et les petits cadeaux, montrant que le moral revient lentement et que l’on peut se faire plaisir même en période de crise.
Auprès des chefs d’entreprises, les pessimistes et les inquiets restent majoritaires et nombreux malgré le frisson observé qui s’explique par une maîtrise des dépenses, la baisse des investissements.
Source : Bulletin de conjoncture Ipsos Océan Indien ©
N° 22 – 2° trimestre 2009
Méthodologie de l’étude réalisée par IPSOS :
Depuis 8 ans plus de 130 indicateurs sont suivis :
-auprès du grand public : étude permanente menée tous les jours, échantillon trimestriel représentatif de 2 250 Réunionnais de 15 ans et plus – interviews menés par téléphone selon la méthode des quotas après
stratification géographique
-auprès des chefs d’entreprises : baromètre exclusif Ipsos Océan Indien en partenariat avec Antenne Réunion, échantillon de 200 chefs d’entreprise de 6 salariés et plus, 95 de 6 à 9 salariés, 105 de 10 salariés et plus
Données présentées hors influence de la croissance démographique, non corrigées des variations saisonnières