Les effets de la grève qui paralyse actuellement le port de Marseille sont aussi ressentis à la Réunion. Si le transport des marchandises est impacté, les transitaires livrent néanmoins un discours rassurant. L’ouverture partielle du port ainsi que la faible durée du mouvement engagé par les dockers ne marquent pas pour l’instant une situation grave. Hervé Marodon est le Président du syndicat des transitaires et des transporteurs, il apporte des précisions concernant ce mouvement.
Linfo.re : Avant tout, pourriez-vous nous décrire les événements qui ont conduit à la paralysie du port de Marseille ?
Hervé Marodon : Il faut d’abord rappeler que ces mouvements d’humeur sont courants et que la situation à laquelle nous sommes confrontés actuellement n’est pas dramatique, du moins pas encore. Le mouvement de blocage qui touche le port de Marseille depuis huit jours s’inscrit dans un mouvement de paralysie provisoire des ports de France.
Les dockers à l’appel de la CGT, ont annoncé qu’ils procèderaient à des arrêts de travail d’une heure ainsi qu’à la fermeture des ports les samedis et dimanches. Ces actions décidées par la Fédération Nationale des ports et docks CGT ont eu l’effet escompté. Des perturbations sont enregistrées depuis plus d’une semaine à Marseille.
Linfo.re : Dans quelles mesures la Réunion est-elle impactée par la grève ?
Hervé Marodon : La Réunion est dépendante de l’import. Pour l’heure, il ne s’agit pas d’inquiéter les Réunionnais dans la mesure où le port de Marseille n’est pas totalement bloqué. Le leadtime qui désigne le temps écoulé entre la commande et la livraison varie généralement entre 25 à 35 jours. Avec la grève, ce délai risque de s’allonger d’une dizaine de jours.
D’autre part, la période octobre-novembre est une période cruciale pour les enseignes de l’île. C’est en effet à ce moment que l’activité économique reprend de façon significative. Le pire des scénarios serait que les marchandises destinées à être commercialisées à l’occasion des fêtes soient bloquées. Cela occasionnerait alors un important manque à gagner pour les professionnels. Cela étant, nous n’en sommes pas là.
Linfo.re : Des mesures spécifiques ont-elles été prises pour limiter les perturbations générées par le mouvement des dockers ?
Hervé Marodon : Les compagnies maritimes se sont bien sûr organisées pour prévenir les effets de cette crise. Elles ont dérouté leurs bateaux via l’Italie ou encore l’Espagne pour ne pas être pénalisées par ce mouvement de grève. Les autres ports qui continuent de tourner en France, à Dunkerque, à Rouen ou encore au Havre, offrent aux compagnies maritimes des solutions de repli. Il existe également des compagnies privées qui ne traitent pas avec les dockers et sont donc épargnées par ces perturbations.