Économiquement parlant, la stratégie du groupe pour sortir de l’ornière pourrait se résumer au terme de dégraissage. Cessions d’actifs et réductions d’effectifs sont les deux grands moteurs du plan mis en œuvre par François Caillé depuis son entrée en phase de sauvegarde.
Selon le Jir, hier le PDG du groupe a réuni une vingtaine de représentants du personnel de la branche automobile pour leur faire part de la situation délicate de leur secteur. Il leur a surtout confirmé que les licenciements étaient aussi au programme. Il y a aura donc baisse des effectifs dans les prochains mois. En particulier chez Kolors automobiles. L’homme, n’a pas donné de chiffres, mais on parle d’une réduction du nombre d’employés de 15 à 20%.
L’homme d’affaires passe à la phase 2 de son plan de communication en interne ce matin. Il s’apprête à rencontrer les représentants syndicaux et du personnel de la branche de la Grande distribution. Il pourrait là aussi annoncer une phase de licenciements dans ce secteur.
Ces deux réunions devancent le grand rendez-vous que François Caillé a demain, avec le juge du tribunal de commerce. En effet, il est prévu différents points d’étape dans la procédure de mise en sauvegarde prononcée, il y a maintenant plusieurs mois. François Caillé doit expliciter sa stratégie qu’il commence à mettre en œuvre pour remonter la barre.
Les éléments qui ont plombé les comptes de Caillé :
Toujours selon le Jir qui publie les résultats d’un audit de chez Ernst& Young du 7 mai dernier, et demandé par François Caillé, ce sont les investissements à outrance opérés ces deux dernières années qui ont lourdement chargé le bilan comptable du groupe. Une volonté de croissance de l’activité enclenchée au mauvais moment est à l’origine d’une forte baisse des recettes :
-Le résultat net de Kolors automobiles est passé d’un bénéfice de 10,9 millions d’euros en 2007 à une perte de 3,6 millions en 2008. En 2008 le groupe avait réalisé un CA consolidé de 724,3 millions contre 609,8 millions en 2007 grâce à l’intégration des sociétés du groupe Dindar.
-La reprise du groupe Dindar a dangereusement dégradé la trésorerie. Il a été racheté pour 28,6 millions, et Caillé y a en sus investi 4,3 millions.
-Le changement d’enseigne du groupe Carrefour en Casino pour les ex-Dia et les ex-Champion a généré de gros coûts de fonctionnement : mise en place de nouveaux calendriers d’approvisionnement, nouvelle logistique…
Tous ces changements opérés ces deux dernières années auraient pu booster la croissance du groupe et renforcer davantage sa position de leader, malheureusement la crise a eu la dent plus dure que prévu…..