Alors qu’une baisse de 6 centimes à la pompe sera appliquée dès aujourd’hui en métropole, la question du financement n’est toujours pas résolue à la Réunion. Les prix sont gelés à titre provisoire.
Les Ultramarins bénéficieront-ils eux aussi du coup de pouce annoncé par le gouvernement ? Hier, le ministre de l’Economie Pierre Moscovici a annoncé une diminution de 6 centimes du prix des carburants « applicable dans 24 heures ». C’est en réduisant les taxes qu’il perçoit que l’Etat est parvenu à réaliser cette baisse. Pour l’heure et à titre temporaire, "il n’y aura pas d’évolution des prix des carburants dans les départements et régions d’outre-mer" précise Victorin Lurel. Les prix des carburants sont donc provisoirement gelés.
En effet, sur notre île, ce n’est pas l’Etat mais la Région qui touche ces taxes carburants. Dans ce contexte, qui fournira l’effort financier nécessaire pour que les Réunionnais soient sur un pied d’égalité avec la métropole ? A l’heure actuelle, rien ne garantit que les automobilistes de l’île pourront eux aussi voir leur facture allégée à la pompe.
Lors d’une conférence de presse sur ce sujet organisée hier à la Pyramide inversée, Didier Robert s’est clairement positionné en faveur d’une baisse de 6 centimes à la Réunion, tout en précisant bien que cette nouvelle baisse est « un engagement du gouvernement » et la Région ne compte pas la financer. Si elle peut s’y substituer dans un premier temps, en « avançant » les frais, la Région exige d’être remboursée « à l’euro près ». Mettant en avant qu’elle a déjà mis la main au portefeuille pour mettre en application le blocage des tarifs des carburants d’avril à juin dernier, la Région refuse de faire un nouvel effort financier.
"Je n’ai été saisi officiellement à aucun moment sur cette question et j’attends toujours. " a expliqué le président de Région, avant d’ajouter "c’est pour cette raison que nous avons adopté ce matin à l’unanimité des membres de la commission permanente cette recommandation cet avis, cette motion pour que cette baisse soit appliquée à la Réunion". A travers cette motion, les conseillers régionaux réclament qu’ "une diminution immédiate des prix des carburants se réalise en outre-mer dans les mêmes proportions que celles qui seront décidées en métropole".
Autre possibilité permettant de jouer sur les tarifs des carburants : les marges des pétroliers. Mais ces sociétés ont déjà déclaré qu’elles n’étaient pas prêtes à ce sacrifice. « Les pétroliers semblent déterminés à refléter la hausse du baril du pétrole sur les tarifs à la pompe », analysait hier Julien Baddour, maître de conférence à l’Université de la Réunion, spécialiste de ces questions.
Qui consentira à mettre la main à la poche pour payer cette nouvelle compensation de la flambée à la pompe ? La Région ? Les pétroliers ? L’Etat ? Pas de réponse pour l’instant.
Communiqué du ministre de l’Outre-mer Victorin Lurel :
Le ministre des Outre-mer, Victorin Lurel, qui a participé mardi 28 août à la réunion présidée par le ministre de l’Economie et des finances avec les pétroliers et les distributeurs ayant permis de présenter le plan du gouvernement pour faire face à la hausse des prix des carburants, annonce qu’il saisit, dès aujourd’hui, les préfets pour préparer la mise en oeuvre de ce plan dans les départements et régions des outremer en tenant compte des particularités fiscales et réglementaires des différents territoires.
Le cadre des discussions portera sur un dispositif équivalent à celui appliqué dans l’Hexagone.
S’agissant des quatre départements d’outre-mer dans lesquels s’applique un contrôle des prix et dans l’attente des résultats de ces négociations, il n’y aura pas d’évolution des prix des carburants dans les départements et régions d’outre-mer.