25 000 hectares de terres agricoles sont dédiées à la culture de la canne à sucre à La Réunion. Peu d’agriculteurs envisagent de changer de productions. Quelles sont leurs alternatives ?
De nombreuses îles ont décidé d’abandonner totalement la canne à sucre par manque de rentabilité. Dans l’archipel d’Hawaï, par exemple, 15 000 hectares vont être remplacés par d’autres productions.
Même si la situation est difficile pour les planteurs à La Réunion, peu envisagent d’abandonner cette culture qui occupe 25 000 hectares des terres agricoles.
La canne à sucre est peu rentable et le secteur survit grâce aux subventions de l’état. Mais pour les agriculteurs, les alternatives que représentent les fruits et légumes et l’élevage ne sont pas des alternatives suffisantes.
"S’il y a la fin de la filière canne, il y aura un déséquilibre à La Réunion. Et c’est toute l’agriculture réunionnaise qui va en souffrir. Il faut que l’on conforte cette filière et faire avancer les autres main dans la main. Les filières doivent être complémentaires aujourd’hui pour que l’agriculture réunionnaise continue de se développer et satisfaire les consommateurs", déclare Jean-Bernard Gonthier, président de la Chambre d’agriculture.
L’ananas. La majorité de la production est destinée à la consommation locale et aux produits transformés. Sur 50 000 tonnes d’ananas produits chaque année à La Réunion, seules 3 000 tonnes sont exportés.
Le marché de niche ne justifie pas la mise en place d’une politique d’exportation de masse.
"Il faut savoir que nous sommes positionnés sur un marché haut de gamme. Nos produits sont exportés exclusivement par avion pour garder leur fraîcheur et toute leur qualité gustative. Il nous est difficile d’envisager aujourd’hui via bateau où nous aurons la possibilité de faire plus de volume mais nous n’aurons pas forcément des consommateurs intéressés par nos productions", précise Yannick Soupapoulé, responsable du pôle végétal à la Chambre d’agriculture.