Mis en cause dans les fracassantes révélations de l’ancienne comptable de la milliardaire Liliane Bettencourt, le président Sarkozy et le ministre du travail Eric Woerth n’ont pas mis du temps pour réagir.
Le Chef de l’Etat, lui, dénonce la "calomnie qui n’a qu’un seul but, salir sans aucune espèce de réalité ". Et son ministre fustige " les torrents d’insultes et de haine" lancés à son encontre dans le seul but de faire capoter sa réforme des retraites.
" C’est une cabale politique orchestrée aussi par le parti socialiste qui sans arrêt souffle du chaud pour essayer de nuire à la vie politique" et vise à "m’affaiblir et a affaiblir le président de la République, au moment où je mène l’une de réformes les plus importantes, la réforme des retraites", déclare-t-il.
Pour sa part, le premier ministre François Fillon dénonce une "chasse à l’homme" et une "entreprise systématique de déstabilisation".
Depuis trois semaines, l’affaire Bettencourt n’en finit pas de donner le tournis aux tenants du pouvoir. Chaque jour apporte son lot de nouveaux rebondissements. Le site Mediapart a en effet publié mardi un témoignage de l’ex comptable de Liliane Bettencourt qui accuse le ministre d’avoir reçu en mars 2007, en tant que trésorier de l’UMP, 150.000 euros en argent liquide provenant de l’héritière de L’Oréal et destinés à financer la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Des accusations formellement démenties par les concernés.
"Je n’ai jamais reçu le moindre euro illégal. Je n’ai jamais reçu de l’argent de cette manière-là dans la campagne présidentielle. J’ai tenu les comptes de cette campagne. Cette campagne a été vérifiée. Elle est vérifiée par des contrôleurs, par des magistrats. Chaque facture est vérifiée (...) Et je suis scandalisé (...) quand j’entends et je regarde ce qui est dit aujourd’hui", a affirmé M. Woerth pour couper court aux rumeurs concernant son éventuelle implication dans la présumée affaire d’évasion fiscale de la milliardaire Liliane Bettencourt.
Au cours de son interview, le ministre a vigoureusement démenti le fait que sa femme Florence possède une résidence en Suisse. "Nous avons un appartement de 60 m² à Chamonix. Ce n’est pas la Suisse mais la Haute-Savoie". "Ce qui est vérifiable, c’est bien cela (...) pour le reste tout est faux, c’est de la calomnie". "C’est faux, archi-faux", a-t-il martelé, avant d’indiquer qu’il s’apprête actuellement à engager des poursuites judiciaires pour diffamation. Rappelons qu’au tout début de la tempête Bettencourt, sa femme avait déjà attaqué en diffamation le député PS, Arnaud Montebourg, et l’eurodéputée Europe Ecologie, Eva Joly.