Suite une chronique sur la nouvelle Garde des Sceaux Christine Taubira, le chroniqueur de RTL Eric Zemmour a été taxé de racisme et de misogynie par plusieurs associations. Recevant le soutien de Marine Le Pen, il a déclaré n’avoir aucun regrets.
Mercredi dernier, le chroniqueur très controversé de RTL Eric Zemmour a pris pour cible la nouvelle ministre de la Justice Christine Taubira dans "Z comme Zemmour", fustigeant sa volonté de faire de faire voter rapidement une nouvelle loi réprimant le harcèlement sexuel et son souhait de supprimer les tribunaux correctionnels pour mineurs.
« En quelques jours, Taubira a choisi ses victimes, ses bourreaux. Les femmes, les jeunes des banlieues, sont dans le bon camp à protéger, les hommes blancs dans le mauvais », s’est exclamé Eric Zemmour dans sa chronique. Ce pamphlet à l’encontre de la Garde à sceaux a immédiatement suscité les réactions virulentes de plusieurs associations. Le Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples (MRAP) a qualifié cette chronique de "haineuse, raciste et misogyne". De leur côté, SOS Racisme a dénoncé "la haine quotidienne" diffusée par l’intéressé à "la sollicitude de RTL".
Cette nouvelle polémique, concernant ce chroniqueur déjà condamné pour provocation à la discrimination raciale, pourrait avoir des conséquences directes sur son poste à RTL. Renaud Revel, journaliste de l’Express, croit savoir sur son blog que la station aurait décidé depuis plusieurs semaines d’évincer le chroniqueur de la matinale. Si les associations ont fustigé le travail du chroniqueur sur RTL, Eric Zemmour a en revanche reçu dimanche soir le soutien de la présidente du Front National Marine Le Pen.
« Si l’information se confirme, le débarquement d’Eric Zemmour de la station de radio RTL constituerait une grave atteinte au pluralisme des opinions dans les médias », a déclaré la leader du parti frontiste dans un communiqué.
Devant l’ampleur prise par cette affaire, l’intéressé est revenu sur ses propos. Loin d’exprimer des regrets ou de s’excuser, Eric Zemmour a contre-attaqué en estimant qu’il y avait en France des "professionnels de l’indignation tarifée et du choquage", qualifiant ses détracteurs de "Torquemadas du café de commerce". "Ils passent leur temps à vous faire des procès d’inquisition, non seulement sur les mots que vous employez, c’est même pas les mots, parce que derrière les mots il y a vos pensées et derrière vos pensées, il y a vos arrières pensées", a expliqué Eric Zemmour.
« Quand j’attaque Taubira, c’est ni la femme que j’attaque, ni encore moins évidemment la femme noire que j’attaque », a t-il confirmé, ajoutant : « Je fais une analyse politique, idéologique, et les personnes ne sont pas en cause. Je pense que ce n’est plus aujourd’hui, comme au 19e siècle, la femme qui est diabolisée, mais l’homme. On peut ne pas être d’accord avec moi, ça ne me dérange pas », a asséné le chroniqueur.