Le décret sorti le 1er juin au Journal officiel modifie "l’organisation des lignes de garde communes" entre un service d’accueil des urgences (SAU) et une structure mobile d’urgence et de réanimation (Smur) associée. A la demande du Samu, cette dernière est appelée à intervenir en dehors de l’hôpital.
Un syndicat d’anesthésistes a haussé le ton ce mercredi en réaction à ce décret. Il estime que cet arrêté qui modifie l’effectif médical minimum des services d’urgence en cas de "faible activité", "met les patients en danger". Il est allé jusqu’à dénoncer une note qui provoquera une "régression du service public hospitalier". "Ce décret est une véritable atteinte à l’accès aux soins, mettant les patients en danger", est-il indiqué dans un communiqué du Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes réanimateurs élargi (SNPHARE). Il "apporte une solution très dégradée à la pénurie de médecins urgentistes", a-t-il poursuivi sur le récit du Figaro. Le syndicat insiste sur l’ouverture 24 heures sur 24 d’une structure d’urgence, dans un hôpital public avec une présence médicale permanente et adaptée.
Le décret est paru le 1er juin au Journal officiel. Il apporte une modification à l’organisation des lignes de garde communes entre un service d’accueil des urgences (SAU) et une structure mobile d’urgence et de réanimation (Smur) associée. En effet, cette dernière est appelée à réaliser une intervention en dehors de l’hôpital à la demande du Samu. Désormais, un seul médecin urgentiste a la possibilité de gérer la permanence du service des urgences ainsi que celle du Smur en cas de "faible activité" des deux structures. En conséquence, l’hôpital peut faire appel à un autre médecin d’astreinte lorsque l’urgentiste part en intervention.
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Il est stipulé dans le texte que ce médecin d’astreinte, dans ou hors les murs de l’hôpital, n’est pas tenu d’être un urgentiste. Toutefois, son délai d’arrivée après le début de l’intervention du Samu doit être "compatible avec l’impératif de sécurité". Enfin, un infirmier doit être obligatoirement présent habituellement aux urgences. Avant ce décret, deux praticiens avec deux lignes de gardes distinctes assuraient le fonctionnement d’une structure composée d’un SAU et d’un Smur. Pour le SNPHARE, ce fonctionnement va allonger les délais de prise en charge. Ce qui va porter préjudice aux patients potentiellement en urgence vitale.