Au moins trois plaintes ont été déposées en deux jours contre le journal satirique Charlie Hebdo, suite à la publication de nouvelles caricatures du prophète Mahomet.
Charlie Hebdo va devoir affronter la Justice. Après la
publication de nouvelles caricatures de Mahomet dans son numéro du mercredi 19 septembre, plusieurs associations islamiques et organisations musulmanes ont engagé des procédures judiciaires contre l’hebdomadaire.
La première à avoir déposé sa plainte au parquet de Paris a été l’association syrienne pour la liberté. Pour ce fervent organisme de défense des droits de l’Homme en Syrie, l’hebdomadaire « a décidé de jeter de l’huile sur le feu en diffusant une caricature contre le prophète Mahomet ». Elle accuse ainsi le journal de « provocation publique à la discrimination, à la haine ou à la violence nationale, raciale ou religieuse ».
La seconde plainte est déposée par l’Association des Musulmans de Meaux et de sa région au commissariat de Meaux, en Seine-et-Marne. Elle accuse notamment le journal de « diffamation » et d’ « injure publique ». « Nous ne sommes pas des extrémistes, au contraire. Mais ces dessins sont très humiliants », a déclaré Rachida Ben Ahmed, le président de l’association. Pour elle, « Ces caricatures incitent à la haine religieuse ».
Pas plus tard que jeudi, l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), majoritaire au sein du Conseil national du culte musulman a aussi annoncé son intention d’engager une procédure, a priori pour « incitation à la haine raciale » contre l’hebdomadaire.
Face à ces plaintes, Richard Malka, l’avocat de Charlie Hebdo, ne sourcille pas. Pour la première, il a lancé que « la loi fixe un certain nombre de conditions pour pouvoir représenter valablement un groupe de personnes en justice dont une condition d’ancienneté d’au moins cinq ans ». L’Association syrienne pour la liberté serait pourtant une ONG créée en 2012.
Pour les autres plaintes, Richard Malka a dit « je n’ai pas l’impression que Charlie Hebdo ait dépassé les limites de ce qui est accepté par le droit. Le droit dit que l’on peut se moquer comme on veut des religions, car c’est la base d’un Etat laïque où le blasphème n’existe pas. En revanche, on ne peut pas inciter à la haine à l’égard de personnes en raison de leur appartenance religieuse ». « La limite peut-être difficile à déterminer », a-t-il concédé avant de rappeler que l’hebdomadaire a gagné tous ses procès similaires par le passé.
Sources : TF1, Le JDD