Des militants de Greenpeace bloquaient mercredi, dans le port de Frontignan (Hérault), trois thoniers senneurs qui s’apprêtaient à prendre la mer pour la campagne de thon rouge, une espèce que l’association considère en voie de disparition, a-t-on appris de sources concordantes.
MONTPELLIER (AFP) - Des militants de Greenpeace bloquaient mercredi, dans le port de Frontignan (Hérault), trois thoniers senneurs qui s’apprêtaient à prendre la mer pour la campagne de thon rouge, une espèce que l’association considère en voie de disparition, a-t-on appris de sources concordantes.
Les militants, au nombre de 14 selon Greenpeace, ont pris place sur trois canoës et un zodiac pour empêcher le départ des trois navires, selon Greenpeace.
Ils ont aussi entouré ces bateaux de lignes flottantes ancrées dans le port. Les militants ont également déployé une bannière sur laquelle est écrit : "Thon rouge, liquidation totale avant fermeture".
Tous ces éléments ont été confirmés auprès de l’AFP par la gendarmerie maritime.
"On demande qu’il y ait un moratoire sur la pêche au thon rouge en France", a déclaré à l’AFP, au téléphone, le "chargé de campagne Océans" chez Greenpeace, présent à Frontignan.
"La France laisse partir ces thoniers senneurs et les laisse contribuer à la surpêche d’une espèce extrêmement menacée", a-t-il ajouté, ajoutant que "le nombre de thons rouges adultes a diminué de 80% au cours des vingt dernières années".
Greenpeace demande la fermeture provisoire de cette pêche afin que se reconstituent les stocks de thon rouge.
Cette année, 17 thoniers senneurs français (contre 28 en 2009 et 36 en 2008) vont s’engager dans la campagne de pêche, qui va durer un mois, du 15 mai au 15 juin.
Pour préserver l’espèce, les quotas de prise ont été revus à la baisse et ramenés à 13.500 tonnes contre 22.000 en 2009. Pour les Français, les quotas de prise sont de 2.000 T (contre 3.017 T en 2009), dont 1.699 T pour les senneurs.
En mars, à Doha, avait été étudiée une proposition visant à interdire le commerce international de "thunnus thynnus", une espèce très prisée par les Japonais.
Une majorité d’Etats parties à la Convention internationale sur le commerce des espèces sauvages menacées (CITES) avait finalement rejeté cette proposition. Une position inverse aurait signifié de facto l’arrêt de la pêche industrielle.