Ce mardi 3 avril, le siège de France Télécom-Orange à Paris a fait l’objet de perquisitions dans le cadre de l’enquête portant sur la vague de suicides de salariés du groupe entre 2008 et 2009, a indiqué à la presse un porte-parole de l’opérateur.
Ces perquisitions au siège parisien de France Télécom ont fait suite à une plainte contre X déposée par le syndicat SUD-PTT pour "harcèlement moral". En avril 2010, une information judiciaire avait été ouverte par le tribunal de grande instance de Paris, après la publication d’un rapport de l’inspection du travail qui mettait en cause la politique de gestion du personnel au sein de ce groupe.
Dans cette troublante affaire de suicides en série au sein du groupe France Télécom, la fédération syndicale CFDT, la CFE-CGC/Unsa, la CFTC, la CGT, et FO se sont constituées partie civile.
"Nous confirmons une opération de perquisitions en cours ce mardi (3 avril 2012), dans le cadre de l’information judiciaire ouverte contre X au tribunal de grande instance de Paris à la suite d’une plainte déposée par SUD", affirme un porte-parole du groupe.
"C’est la suite logique de l’instruction en cours depuis avril 2010", ajoute-t-il, sans donner plus de précisions sur les personnes visées par les perquisitions.
Dans son rapport, l’Inspection du travail s’était intéressée à 14 des 35 cas de "suicides, tentatives de suicides et de dépression pathologique" recensés entre 2008 et 2009. Ces cas, suspectés d’être liés à la politique globale du personnel, sont susceptibles selon elle d’une qualification pénale.
Le rapport dénonce notamment "la politique de réorganisation et de management" opérée depuis 2006. Selon les inspecteurs, le staff dirigeant de France Télécom à l’époque avait été alerté "à maintes reprises (...) des effets produits sur la santé des travailleurs".
Parmi les personnes mises en cause dans ce dossier, figurent les hauts dirigeants du groupe, dont l’ancien PDG Didier Lombard, qui avait été limogé à la suite de cette vague de suicides.