" Le débat sur la réforme des retraites ira à son terme au Sénat ", a tranché François Fillon hier soir sur TF1, rejetant en bloc l’appel de la première secrétaire du PS (Parti socialiste), Martine Aubry, à suspendre les débats au Sénat.
" Il y a beaucoup de gestes qui ont été faits sur les retraites des mères de famille, les longues carrières, la pénibilité,… On est maintenant au bout du système. Si on revient sur la question des 62 ans, on ne paye plus la retraite des Français ", a expliqué le premier ministre, soulignant que le report de l’âge légal " est la clé du financement de la retraite de demain ".
Selon le chef du gouvernement, le projet de loi sera coûte que coûte voté malgré son parcours parlementaire tumultueux. " Je ne sais pas si ça sera voté mercredi, mais ça sera voté ", a-t-il assuré.
En clair, la mobilisation de ce mardi 19 octobre, la sixième depuis le début de la bataille, n’aura aucun effet sur le déroulement de l’examen du projet de loi au Sénat, alors que les syndicats veulent croire le contraire.
Intervenu ce dimanche sur France Inter, le ministre du Travail Eric Woerth a une nouvelle fois affiché sa fermeté à boucler sa réforme. "Cette réforme doit se faire et elle va se faire", a-t-il affirmé.
A noter que le vote définitif de la réforme au parlement devrait intervenir fin octobre, soit avant les vacances de la Toussaint.
Malgré l’intransigeance de l’exécutif, les syndicats ne lâchent pas prise. Depuis près d’une semaine, ils brandissent la menace de pénurie de carburant pour faire plier le gouvernement.
François Fillon a profité de son passage sur le plateau de TF1 hier soir pour rassurer les Français qu’" il n’y aura pas de pénurie " de carburant. " Je ne laisserai pas l’économie française étouffer par un blocage de l’approvisionnement en carburant ", a dit le Premier ministre. " Il n’y aura pas de pénurie parce que nous allons prendre les décisions nécessaires (...) pour faire en sorte que le pays ne soit pas bloqué ", a-t-il promis.
Par ailleurs, interrogé par Claire Chazal sur le nouveau rapport Attali remis vendredi à Nicolas Sarkozy pour réduire le déficit public, M. Fillon a rejeté toute augmentation de la TVA.
" C’est une proposition qui n’engage que M. Attali (...) En réalité, tous ceux qui réfléchissent à des miracles fiscaux devraient se poser une seule question : comment réduire la dépense publique ? La question, ce n’est pas d’augmenter les impôts, c’est de réduire la dépense publique ", a-t-il déclaré.