Le sort de l’ex-numéro 2 de la police judiciaire lyonnaise, Michel Neyret est actuellement entre les mains du ministère de l’Intérieur. Le conseil de discipline a déjà demandé sa révocation après trente ans de carrière.
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La sanction la plus lourde » : révocation du corps de la police… après trente ans de carrière. C’est ce que risque actuellement l’ex-numéro 2 de la police judiciaire lyonnaise, Michel Neyret,
mis en examen en conseil de discipline pour «
trafic d’influence », «
corruption » et «
association de malfaiteurs ». On n’attend plus alors que l’aval du ministère de l’Intérieur qui décidera de suivre ou non la proposition du conseil.
Après l’annonce de cette décision, l’ex-grand flic n’a fait aucun commentaire et a préféré s’exprimer par la voix de ses avocats, Gabriel Versini et Yves Sauvayre. Si le premier qualifie la sanction d’ « infâmante » pour quelqu’un qui servi pendant près de 30 ans la République et qui a servi ses concitoyens de façon exemplaire, le second s’est dit « déçu » que les témoins aient été « un petit peu affirmant que le dialogue avait été dense. »
Quelques temps plus tôt, arrivé à pied à l’annexe du ministère de la Justice où siège l’instance disciplinaire –dans le 15e arrondissement- Michel Neyret, bronzé et souriant, avait déclaré sous la pression d’une horde de journalistes qu’il « allait relativement bien ». Devant le conseil, il avait fait citer trois anciens de la police judiciaire pour témoins.
Michel Neyret, 56 ans, aurait espéré une mise à la retraite d’office. Reuters rapporte qu’un membre du conseil de discipline a déclaré, sous couvert de l’anonymat, que cet ancien responsable de la police judiciaire pourrait bien bénéficier de sa pension de retraite même si révocation aura lieu.
Devant des membres de l’administration et d’organisations syndicales, Michel Neyret a admis ses « imprudences » en acceptant des présents –voyages dans un luxueux hôtel de Marrakech, de belles voitures de luxe sur le côte d’Azur et des montres de prix –en échange de renseignements sortis des fichiers de police.
Arrêté en octobre 2011 avec quatre autres enquêteurs de Lille, l’ex-numéro 2 de la police judiciaire lyonnaise a été remis en liberté en mai après avoir purgé près de huit mois de détention provisoire à Paris. Il vit désormais à Meurthe-et-Moselle, sa région natale, à l’est de la France, sous strict contrôle et doit se présenter chaque jour à la gendarmerie.