Oizir Abdallah, 28 ans, né à La Réunion, vivant à St-Nazaire a été comparé à un singe par ses collègues. Il a porté plainte et a obtenu des dommages et intérêts.
Né à La Réunion, Oizir Abdallah, un charpentier soudeur s’est installé à Saint-Nazaire. Là-bas, il y a six ans, il travaille sur des chantiers navals. Victime de racisme, il s’est livré à France Info.
Son salaire est bien en-dessous de celui auquel ses diplômes pourraient l’amener à prétendre. De la discrimination à l’embauche, selon lui. Mais les remarques raciales font elles aussi partie de son quotidien : "souris un peu plus, on a du mal à te voir dans les ballastes vu que tu es noir, t’as pas besoin de te laver les mains vu que tu as déjà les mains noires, manges du porc, ça te fera du bien, sachant que je suis musulman".
Oizir laisse couler jusqu’à un jour de novembre 2011. Il voit l’affiche d’un singe avec son prénom dessus. "Je me suis dis que peut-être c’était moi l’intrus, vu que je suis noir. J’ai préféré partir", déclare-t-il à France Info.
Après plusieurs mois de dépression, il démissionne. Il se présente ensuite devant les prud’hommes et le défenseurs des droits. Il obtient, en décembre 24 000 euros de dommages et intérêts. Mais cela ne suffit pas à réparer les dégâts.
"J’ai perdu ma vie de famille, tous mes biens, même plus de voiture. C’est quelle vie ça ? Moi je ne pensais pas vivre une vie comme ça en France. Sachant que j’avais des crédits à rembourser. Sans oublier que même ma femme s’est dit qu’il vallait mieux qu’on se quitte parce qu’elle avait peur comme moi-même j’ai peur", explique-t-il. "C’est pour ça qu’aujourd’hui je préfère travailler à mon compte, comme ça je n’aurai de comptes à rendre à personne", ajoute-t-il. Il est depuis devenu auto entrepreneur en constructeur réparation, il vient de décrocher son premier contrat, selon France Info.