Environ 1.200 personnes, selon la police, se sont rassemblées vendredi à Cannes (Alpes-Maritimes) pour rendre hommage aux "victimes françaises" de la guerre d’Algérie et des massacres de Sétif, le jour où le film "Hors-la-loi", objet d’une polémique, était présenté au Festival de Cannes.
CANNES (AFP) - Environ 1.200 personnes, selon la police, se sont rassemblées vendredi à Cannes (Alpes-Maritimes) pour rendre hommage aux "victimes françaises" de la guerre d’Algérie et des massacres de Sétif, le jour où le film "Hors-la-loi", objet d’une polémique, était présenté au Festival de Cannes.
Parmi elles se trouvaient plusieurs élus UMP dont le député-maire de Cannes Bernard Brochand, des représentants d’association d’anciens combattants, de harkis ou de rapatriés d’Algérie. Le Front national était présent avec une discrète banderole.
Avant toute projection, "Hors-la-loi", qui sortira en salles le 22 septembre, a été accusé de "falsifier l’histoire" par l’extrême droite, des associations de harkis, d’anciens combattants et de pieds-noirs, ainsi que par le député UMP des Alpes-Maritimes Lionnel Luca.
Présenté vendredi matin à la presse, le film a été applaudi. Il s’agit d’un efficace thriller politique qui suit trois frères déchirés par la guerre d’Algérie, une lutte d’indépendance que le cinéaste franco-algérien Rachid Bouchareb dépeint comme sale, mais juste.
La "cérémonie du souvenir organisée en hommage aux victimes françaises de la guerre d’Algérie a été voulue par la municipalité de Cannes afin de marquer (...) son attachement à la mémoire de nos compatriotes civils et militaires et des hommes des forces supplétives tombés au cours des événements de Sétif", selon un communiqué de la mairie lu aux participants.
Après un salut aux couleurs, les participants ont chanté la Marseillaise et le Chant des Africains. Ils ont ensuite défilé, au nombre de 1.400 selon la police, derrière soixante-dix anciens combattants "porte-drapeaux" dans les rues du centre-ville, en évitant le Palais des festivals, encadré par un important dispositif policier.
Certains scandaient des slogans tels que : "FLN assassin".
Outre M. Brochand, les députés Lionnel Luca, Jean Leonetti, Michèle Tabarot, Jean-Claude Guibal (tous élus des Alpes-Maritimes), Elie Aboud (Hérault, également président du Groupe d’études parlementaire sur les rapatriés), Richard Mallié (Bouches-du-Rhône), ainsi que l’ancien maire de Nice Jacques Peyrat ont participé à la cérémonie.
Seuls Mme Tabarot, M. Luca et M. Mallié ont défilé.
"Je suis venu ici parce qu’il est nécessaire de penser aujourd’hui aux morts qui ont été sauvagement massacrés pendant les événements de Sétif", a déclaré à la presse M. Luca.
"Le film de Rachid Bouchareb ("Hors-la-loi", en sélection officielle à Cannes où il représente l’Algérie, ndlr) que je viens de voir est un film partisan, militant, pro-FLN (...) il est encore pire que ce qui était annoncé", a poursuivi le député.
"Je suis désolé que des chaînes françaises aient financé ce film", a poursuivi M. Luca, "c’est un film où l’armée française est comparée aux SS et où la police française est assimilée à la Gestapo".
"Les nostalgiques du colonialisme se sont lâchés sur la Croisette", a fustigé vendredi soir dans un communiqué Robert Injey, secrétaire départemental du Parti communiste dans les Alpes-Maritimes.
"Au premier rang, courant sans cesse à la pêche aux électeurs du Front national, un quarteron de députés UMP des Alpes-Maritimes (...) n’ont pas été les derniers, au côté des nostalgiques de l’OAS et de l’Algérie française, pour éructer leur haine", écrit-il.