L’agence publique pourrait être obligée de supprimer 4000 postes sur ses 55 800 agents dans les trois ans à venir si la baisse du chômage persiste. La situation inquiète sérieusement les syndicats.
Le bonheur des uns fait décidément le malheur des autres. Alors que la baisse du chômage est perçue en France comme un indicateur positif de développement, Pôle emploi voit rouge. L’agence publique perçoit cette embellie dans la demande de l’emploi comme une menace pour ses salariés. Quelque 4000 postes d’agents, sur les 55 800 présents à Pôle emploi, seraient amenés à disparaître d’ici trois ans. Une estimation qui pourrait encore partir à la hausse, selon les révélations du ’Journal du Dimanche’.
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Ces effets collatéraux ont été révélés en personne par le directeur général de Pôle Emploi, Jean Bassères. D’après lui, la suppression des postes est fort possible, car avec la baisse du chômage, l’État français voudra diminuer ses financements. Le gouvernement estimera que le nombre de conseillers pourrait être révisé, craint le responsable lors d’une convention managériale. Le ’JDD’ fait d’ailleurs déjà état de 1380 contrats aidés et 297 postes supprimés cette année. L’État français espère économiser quatre milliards d’euros d’ici à 2022 par le biais de ces coupes budgétaires.
"4000 postes en moins, c’est surréaliste ! La baisse du chômage ne signifie pas une diminution de notre charge de travail, car il y a une forte hausse des demandeurs d’emploi cumulant une activité partielle et une allocation", se défend David Vallaperta, élu CFDT au Comité central d’entreprise de l’établissement public. Dans l’heure, la direction de l’agence publique indique qu’aucune décision fixe n’a été prise quant aux effectifs. "Cette question devra être abordée dans un contexte qui prend en compte les nouvelles charges pesant sur Pôle emploi", a-t-elle déclaré. Des négociations sont prévues avec l’État vers septembre 2018.
Il est à rappeler que la baisse du chômage ne signifie pas pour autant une baisse d’intensité du travail des conseillers de Pôle emploi. Même si le nombre de chômeurs de la catégorie A a bel et bien baissé de 1 %, ceux des catégories B et C, des jobs précaires ont augmenté de 1,8 et 1,4 %. Par ailleurs, l’agence publique va être en charge de nouvelles missions avec le Plan d’investissement dans les compétences. Cette mesure prévoit l’accompagnement d’un million de chômeurs de longue durée et un million de jeunes sans-emploi.
Source : LCI, BFMTV