Les mères de famille qui souhaitent participer aux sorties scolaires des enfants sont désormais tenues de se débarrasser de tout signe religieux ostentatoire comme le voile, le foulard ou le burqa. Dans un courrier adressé aux parents d’élèves de la FCPE d’une école de Pantin (Seine-Saint-Denis), le ministre de l’Education Nationale Luc Chatel a été clair sur ce point.
Le port du voile intégral dans les espaces publics sera officiellement interdit à compter du 11 avril 2011 sur l’ensemble du territoire de la République française, en métropole comme dans l’Outre-mer. Mais d’ores et déjà, Luc Chatel veut interdire les femmes voilées d’accompagner les élèves lors des sorties scolaires.
"Lorsqu’on est parent d’élève et qu’on participe à une sortie scolaire, (...) on est assimilé à des personnels occasionnels de l’Education nationale. Il faut par conséquent respecter le principe de laïcité "non négociable", ce qui veut dire ne pas montrer de signes religieux. Interdiction, donc, de porter le voile, écrit le ministre.
Le courrier de Luc Chatel fait suite à une polémique provoquée par une directrice d’école de Pantin, en Seine-Saint-Denis, qui refusait "par principe (...) toutes les femmes qui portent un foulard comme accompagnatrices ".
La position de M. Chatel s’appuie sur deux textes. Le premier c’est la loi de 2004 interdisant les signes religieux à l’école. Le second est celui adopté le 28 janvier dernier par le Haut conseil pour l’intégration qui recommande "de faire respecter le principe de laïcité à tous les collaborateurs occasionnels du service public y compris aux accompagnateurs de sorties scolaires".
Si la FCPE (première fédération des parents d’élèves) décrit la position du ministre, le SE-UNSA (deuxième syndicat enseignant dans le primaire) estime par contre que " l’analyse du ministre est juste, car lors des sorties scolaires, qui relèvent du service public, les convictions religieuses ne doivent pas être visibles ".
En mai 2007, la Halde (Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité) avait estimé que refuser les mères d’élèves portant le foulard était " contraire aux dispositions interdisant les discriminations fondées sur la religion", sauf en cas "de pression ou de prosélytisme ".