L’"apéro géant record" programmé via Facebook dimanche à Paris ne pourra se tenir au Champ-de-Mars, où la consommation d’alcool est interdite, a affirmé jeudi à l’AFP la préfecture de police, sans exclure un "autre projet d’apéro convivial" ailleurs dans la capitale.
PARIS (AFP) - L’"apéro géant record" programmé via Facebook dimanche à Paris ne pourra se tenir au Champ-de-Mars, où la consommation d’alcool est interdite, a affirmé jeudi à l’AFP la préfecture de police, sans exclure un "autre projet d’apéro convivial" ailleurs dans la capitale.
Le maire UMP de Nice Christian Estrosi, également ministre de l’Industrie, a de son coté prévenu jeudi qu’il entendait "faire échec" à un apéro géant prévu le 12 juin dans sa ville, accusant Facebook d’être "complice de fait de cette mise en danger" de jeunes Niçois.
"Alors que nous avons encore en mémoire la mort tragique d’un jeune Nantais au cours d’un apéro géant organisé avec le soutien de Facebook, j’apprends la tenue prochaine d’une manifestation identique place Masséna à Nice", écrit M. Estrosi dans un communiqué.
"A croire que personne et surtout pas Facebook, complice de fait de cette mise en danger de la vie et de la santé de plusieurs milliers de jeunes Niçois, n’a retenu la leçon de ce dramatique événement !", poursuit-il.
"La ville de Nice déposera plainte contre tout organisateur identifié et se constituera partie civile", prévient M. Estrosi qui étudie parallèlement "la possibilité de prendre un arrêté interdisant les rassemblements à des fins d’alcoolisme", après plusieurs arrêtés récents pour protéger les mineurs de moins de 13 ans ou interdire la vente d’alcool à emporter.
Parmi les mesures qu’il entend prendre "pour faire échec à ce nouveau rassemblement", M. Estrosi précise qu’il met "à la disposition du procureur de la République en qui j’ai toute confiance" les moyens informatiques de la ville et la communauté urbaine pour "lui permettre d’identifier les instigateurs de cet appel au rassemblement" et le cas échéant "d’entamer les poursuites judiciaires nécessaires".
Selon le quotidien Nice Matin, quelque 4.000 internautes sont inscrits pour un apéro géant prévu le 12 juin place Masséna et le préfet des Alpes-Maritimes Francis Lamy les a mis en garde sur Facebook en rappelant que toute manifestation doit être déclarée en préfecture trois jours francs au moins avant sa date.
Ces annonces surviennent après la mort le week-end dernier à Nantes d’un jeune participant à un de ces "apéros", qui présentait un fort taux d’alcoolémie, suivie d’une réunion mercredi sur cette question au ministère de l’Intérieur. Celui-ci s’est prononcé contre une interdiction, sauf si les conditions de sécurité ne sont pas respectées, privilégiant une approche "au cas par cas".
Tout en cherchant à dissuader quiconque de se rendre au Champ de Mars dimanche soir pour y consommer de l’alcool, la préfecture de police (PP) a laissé la porte ouverte à une alternative "dans un lieu adpaté", à condition qu’il soit correctement préparé.
Elle "déconseille formellement la fréquentation du Champ de Mars" dimanche à partir de 18H00. Pour "des motifs de sécurité", le préfet de police "interdira de plus ce soir là le transport et la détention de bouteilles et récipients en verre", pouvant servir de projectiles, "sur l’ensemble du site et de ses abords".
Elle prévient enfin qu’elle "mobilisera l’ensemble des moyens nécessaires pour faire face à toute tentative de concrétisation de l’événement annoncé" sur le Champ-de-Mars.
Un appel à un "apéro géant" baptisé "Record du plus grand apéro de France à Paris" prévu le 23 mai de 19H00 à 23H00 sur le Champ de Mars et pouvant rassembler jusqu’à 50.000 personnes avait été relayé par Facebook.
Le 6 mai, la PP avait mis en garde, sur une page ouverte spécialement sur le réseau social, quant aux "risques graves liés à la gestion de foule", rappelant que "la consommation d’alcool est strictement interdite sur le Champ de Mars". Plusieurs préfets ont déjà pris des mesures d’interdiction de tels "apéros géants".
Depuis un peu plus d’un an, 58 "apéros géants" ont été répertoriés en France, selon le ministère de l’Intérieur. Le premier avait eu lieu le 21 mars 2009 à Hérouville-Saint-Clair (Calvados) et avait réuni 70 personnes, selon le ministère, notant que le phénomène a "pris de l’ampleur" ce printemps, avec par exemple 5.000 participants à Rennes le 25 mars et 11.000 à Montpellier le 12 mai. Au total 60.000 personnes, âgées en moyenne de 23 ans, ont participé aux 58 "apéros géants" recensés, selon le ministère.
