"Le gouvernement nous demande de faire le sale boulot en triant les étudiants", s’insurgent les professeurs qui appellent au boycott de Parcoursup. Dans la même vague de protestations, les étudiants ont bloqué une dizaine de sites universitaires en France.
La loi Vidal, qui crée le nouveau système Parcoursup entraînant une sélection à l’entrée de l’Université, ne fait toujours pas l’unanimité. Après les étudiants qui se sont mobilisés en masse pour contester ce texte, c’est désormais au tour des professeurs de les soutenir. Alors que les étudiants ont bloqué une dizaine de sites universitaires à Paris, Toulouse, Montpellier, etc., les professeurs ont pensé à des stratégies de boycott de Parcoursup.
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Les dossiers de Terminales ont été transmis aux établissements universitaires accueillants. Les professeurs sont ainsi censés les classer. À Paris 1-Panthéon Sorbonne pourtant, les professeurs de géographie ont décidé de ne pas traiter les demandes d’élèves de Terminale pour éviter le tri. Ils ont donc renvoyé le dossier à la présidence de l’université. Du côté de la licence d’Administration économique et sociale (AES), les professeurs ont décidé de ne donner aucune pénalisation. "Parcoursup est tellement nocif, nous voulons le retrait de cette affaire, mais, dans le même temps, tout de suite, il va falloir inscrire les étudiants pour septembre", explique Annlies Nef, maître de conférences.
Dans le département de l’Économie par exemple, les avis sont mitigés quoique la révolte face à la loi Vidal reste très présente. "Le gouvernement nous demande de faire le sale boulot pour lui, en triant nous même les étudiants, déplore Sophie Jallais, maître de conférences, donc en choisissant ceux qui vont rester sur le carreau et ça, ce n’est pas possible !" Le président de l’université Paris 1-Panthéon Sorbonne a lui-même reconnu le parcours très compliqué de Parcoursup. "L’université n’était pas préparée à ce défi", a-t-il fait remarquer. Les blocages dans les établissements universitaires vont se poursuivre à Poitiers et à Tours dans les jours à venir.
Source : Franceinfo