Ils étaient 1 500 selon la police, 5 000 selon la CGT à avoir formé une véritable marée bleue sur la Place de l’Etoile à Paris. Les infirmiers-anesthésistes venus de toute la France ont manifesté hier pour exposer leur revendication : amélioration de leur statut, revalorisation des salaires et meilleure prise en compte de la pénibilité de leur travail.
La marée bleue est partie de la Tour Eiffel vers 11 h. Les manifestants ont ensuite occupé pendant près de deux heures la Place de l’Etoile, bloquant ainsi la circulation vers les Champs-Elysées, avant de se diriger vers le Ministère de la Santé dans le 7ème. Devant le bâtiment du Ministère, des échauffourées ont éclaté entre les manifestants et les gendarmes mobiles. Face aux tentatives des infirmiers-anesthésistes de forcer le barrage, les forces de l’ordre ont dû procéder à des tirs de gaz lacrymogène. Quatre manifestants ont été arrêtés puis relâchés dans la soirée sans poursuites judiciaires. Par ailleurs, une infirmière a été blessée. Victime d’une luxation de la mandibule, elle est sortie de l’hôpital avec quatre points de suture.
Dans un communiqué, Roselyne Bachelot, la Ministre de la Santé et des Sports, regrette profondément les violences commises en marge de la manifestation de mardi. Elle a déclaré que les violences d’hier sont "indignes de professionnels de santé qui sauvent des vies au quotidien". "Des projectiles ont notamment été lancés contre la façade du ministère, mettant en danger de manière avérée la sécurité des agents travaillant à l’intérieur des locaux", précise-t-elle en ajoutant qu’une délégation a été reçue par le Ministère. Ainsi, Roselyne Bachelot devra recevoir les syndicats le 14 juin prochain.
La mobilisation d’hier est la quatrième manifestation des infirmiers-anesthésistes en moins de trois mois. Le dernier mouvement de grève avait semé la panique à la gare de Montparnasse le 18 mai dernier. La SNCF a même porté plainte contre X pour envahissement des voies de chemin de fer et empêchement du service public. Pour Marie-Ange Saget, la présidente du Syndicat national des infirmiers-anesthésistes, ces manifestations sont un outil de pression pour peser dans les négociations. Par ailleurs, elle a admis que les discussions ne peuvent pas se faire dans la rue.