" La France n’abandonne personne, aucun ressortissant ", a déclaré depuis le Mexique F. Hollande en allusion à l’affaire Versini pour lequel il a été interpellé via twitter par son ex-compagne Valérie Trierweiler.
Valérie Trierweiler est parvenue à attirer l’attention de François Hollande sur le cas de Maude Versini, cette française qui mène un combat acharné pour récupérer ses 3 enfants, retenus depuis 2011 au Mexique par son ex-mari.
Jeudi, lors d’une rencontre avec la communauté française, le président Hollande a assuré que " la France n’abandonne personne, aucun ressortissant ". Certes, il n’a pas cité directement le nom de la plaignante, mais ses propos reflètent la position des autorités françaises vis-à-vis de cette affaire.
" Il peut y avoir des ressortissants français qui, à la suite de séparations, de drames conjugaux, peuvent être séparés. Sachez bien que la France sera toujours à vos côtés ", a-t-il déclaré, rapporte Le Figaro.
Un peu plus tôt, le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius - qui fait partie de la délégation - s’est montré plus explicite tout en soulevant la complexité du cas de Maude Versini.
" C’est une situation très délicate qui est dans les mains de la justice mexicaine ", concède-t-il en soulignant " nous faisons confiance à la justice mexicaine, mais en même temps nous souhaitons évidemment qu’une solution humaine soit trouvée ".
Maude Versini s’est mariée en 2002 à Arturo Montiel, un puissant homme politique de 30 ans son aîné et qui plus est, se trouve être un cousin du président mexicain Pena Nieto. Ils ont divorcé 5 ans plus tard et un tribunal mexicain s’est prononcé en faveur de la française pour la garde de ses enfants. Tout s’est déroulé sans encombre jusqu’au jour où les enfants - des jumeaux âgés aujourd’hui de 9 ans Sofia et Adrian, ainsi que leur frère cadet Alexi, 8 ans- sont repartis pour le Mexique le 17 décembre 2011 pour rendre visite à leur père. Ce dernier n’a plus rendu les trois enfants à leur mère depuis cette date sous prétexte que ce sont ces derniers qui ne souhaitent plus vivre avec celle-ci pour mauvais traitements, rappelle Le Point.
Depuis, Maude Versini ne cesse d’intervenir auprès de la justice mexicaine sans avoir pu obtenir gain de cause. Après le tribunal fédéral, son dernier recours resterait, à l’heure actuelle, la Cour suprême du Mexique.
" La situation est très difficile sur le plan humain. Chacun comprend les problèmes lourds que cela pose pour une mère d’être séparée de ses enfants ", admet Laurent Fabius, un peu gêné par rapport à un dossier qui, il faut le reconnaître, est très sensible et tombe au très mauvais moment pour l’Exécutif.
En effet, l’enjeu économique de cette visite de la délégation française au Mexique est colossal. La presse annonce la signature d’une trentaine d’accords entre les deux pays et une visite d’Etat du n°1 méxicain à Paris le 14 juillet prochain.
L’amitié qui lie la France au Mexique s’est fortement consolidée depuis la visite historique du général de Gaulle, en mars 1964. 50 ans plus tard, François Hollande souhaite renforcer davantage ce lien d’amitié. Ainsi, à la formule " main dans la main ", il veut ajouter " le cœur avec le cœur, el corazon con el corazon ", relate Le Figaro.
A côté de cette promiscuité, il y a la complexité du dossier Versini, du fait que celui qu’elle accuse d’avoir kidnappé ses enfants est le mentor politique du président mexicain actuel. Autant dire que le président Hollande est dans une position assez délicate.